La ville d’Alep compte de multiples édifices d’architecture remarquable couvrant des époques variées, parmi lesquels khans, mosquées, madrasas et bimaristans.
Le terme maristan ou bimaristan est emprunté au persan et désigne un établissement hospitalier pour des malades dont on espère la guérison. Le premier d’entre eux fut créé à Bagdad sous le calife Haroun-al-Raschid à la fin du VIIIe siècle et joua un rôle important dans le développement de la médecine arabe dont un des noms les plus connus est Avicenne.
Le bimaristan d’Alep fut construit en 1354 dans le style mamelouk par l’émir Argoun et servit jusqu’au début du XXe siècle, en particulier comme asile d’aliénés. On y pratiquait notamment l’hydrothérapie.
Les madrasas ou medersas sont des écoles coraniques. Elles apparurent sous les Seldjoukides (1037-1194) : ceux-ci, de tradition sunnite, les créèrent pour diffuser l’orthodoxie sunnite, face à diverses autres formes de pensée musulmane.
La madrasa Halawiye occupe une partie de l’ancienne cathédrale byzantine Sainte-Hélène construite au VIe siècle puis récupérée par les musulmans au XIIe siècle à l’issue d’attaques des Croisés contre la ville. De l’époque paléochrétienne subsistent des colonnes à chapiteaux de style byzantin et des piliers d’angles. Certaines structures en bois sont encore visibles.
Cet important ensemble qui réunit une école coranique et un cimetière fut édifié en 1236 pour servir de mausolée pour la régente de la principauté d’Alep, Dayfa, à la mort de son mari, le fils de Saladin.
La décoration du mirhab de la salle de prière est considérée comme un chef d’œuvre de la technique syrienne de l’ablaq, incrustations de pierres colorées polychromes (marbre blanc, porphyre rouge et diorite verte) constituant un motif d’arcs polylobés entrecroisés.
Les khans sont des sortes de caravansérails urbains qui se développent dans les villes à l’époque ottomane et servent d’entrepôts, d’hôtellerie et de marchés de gros où se négocient les affaires. Alep en comptait une centaine.
Chaque khan était spécialisé dans un type de marchandises. C’est ainsi qu’un décret de 1751 voue le khan Al-Sabun au commerce exclusif du savon.
Le khan Al-Wazir qui date du XVIIe siècle est considéré comme le plus beau de la ville.
Ce palais construit en 1757 dans le style ottoman par une riche famille chrétienne est aujourd’hui transformé en Musée des Arts et Traditions populaires.
L’ensemble est constitué d’une mosquée et d’une medersa construites en 1583 dans le style ottoman.
Elle remonte au calife omeyyade Souleiman (715-717) qui voulut égaler les réalisations de son prédécesseur Al-Walid, bâtisseur de la grande mosquée des Omeyyades à Damas. Elle fut délaissée sous les Abbassides, incendiée au Xe siècle par le byzantin Nicéphore Phocas, restaurée par Nour-ed-Din en 1168 puis dévastée par les Mongols en 1260.
Dans son état actuel, elle date de l’époque mamelouke (XIVe et XVe siècles) tandis que le minaret, d’époque seldjoukide date du XIe siècle.