Le site de Madeleine et Pascal

Qazvin

Au nord-ouest de l’Iran, une des capitales safavides
12 mars 2012, par Madeleine, Pascal

La ville de Qazvin est le chef-lieu de la province du même nom, située, non loin de la mer Caspienne, au nord-ouest de l’Iran, à l’ouest de la chaîne de l’Alborz mais au sud des provinces d’Azerbaïdjan.

Qazvin fut fondée au IIIe siècle par le roi sassanide Shâpûr Ier. Elle dut faire face aux assauts de la secte des Assassins installés à Alamut, dans les montagnes proches, et fut détruite deux fois par les Mongols, en 1220 puis en 1256.

Au XVIe siècle, le souverain safavide Shâh Tahmasp Ier estime que la première capitale de la dynastie safavide, Tabriz, est trop proche de la menace ottomane. Il choisit alors Qazvin comme capitale. Son successeur Shah Abbas Ier éloignera encore davantage la capitale et la transportera à Ispahan en 1598.

La ville retrouve de l’importance sous les souverains qadjars.

Le Palais des quarante colonnes le seul témoignage de l’architecture safavide dans la ville.

La ville compte quelques témoignages de son histoire, parmi lesquels :

  • Masdjed-e-Djame, la mosquée du vendredi,
  • l’imâmzâdeh Hosseyn,
  • le Chehel Sotun ou palais "des quarante colonnes" : un Chehel Sotoun est un palais de type iranien qui possède un grand nombre de colonnes. Celles-ci ne sont cependant pas forcément quarante, ce nombre étant utilisé en persan pour signifier l’abondance. Celui de Qazvin, édifié pour Shâh Tahmasp, en compte vingt, qui se reflètent dans un grand bassin. C’est un pavillon quadrangulaire à deux niveaux. Les colonnes de bois de forme très grêle qu’on voit au premier étage sont caractéristiques de l’architecture iranienne.

Voir un autre Chehel Sotun à Ispahan.

Mosquée du vendredi

La mosquée du vendredi aurait été fondée par le calife abbasside Harun-al-Rashid au VIIIe siècle. Après divers réaménagements, elle aurait été refondée au XIIe siècle sous les Seldjoukides : la salle sous coupole et le mirhab datent de cette époque.
Les deux minarets ont été édifiés sous les Safavides. D’autres éléments, parmi lesquels les céramiques des décors, sont d’époque qadjare (XIXe siècle).

  • La coupole du sanctuaire, précédée, à sa droite, (...)
  • Le portail et l’un des deux minarets qui le (...)
  • Le décor des voûtes de l’entrée
  • La cour de la mosquée est entourée de niches
  • L’iwan majeur donne accès à la salle de (...)
  • Les décors de céramique de l’iwan majeur sont (...)

Imamzâdeh Hosseyn

**Sunnisme et chiisme

Ces deux traditions de l’Islam naissent d’une querelle de succession datant des tout premiers temps de l’Islam.

À la mort de Mahomet, certains des habitants de La Mecque et de Médine préfèrent désigner les successeurs du Prophète parmi ses compagnons : il s’agira des trois premiers califes Abou Bakhr, Omar et Uthman. Ils sont à l’origine de la tradition sunnite qui se perpétuera dans le califat des dynasties omeyyade à Damas et Cordoue puis abbasside à Bagdad.

D’autres préfèrent une succession de type dynastique et reconnaissent Ali, gendre du Prophète et époux de la fille du Prophète, Fatima, Mahomet n’ayant pas eu de fils. Les partisans d’Ali sont à l’origine de la tradition chiite.

**Imam sunnite et Imam chiite

Dans la tradition sunnite, le terme imam (sans majuscule) désigne la personne qui dirige la prière du vendredi et célèbre les mariages et enterrements. L’imam est choisi par la communauté sur la base de sa bonne connaissance du Coran et il peut être révoqué. Il n’y a pas de clergé, donc pas d’intermédiaire entre le fidèle et Dieu.

La tradition chiite est fondée sur l’existence d’un clergé dans lequel ayatollahs et mollahs jouent aujourd’hui un rôle central. Dans le chiisme duodécimain (majoritaire en Iran) les douze Imams (avec majuscule) sont les premiers descendants d’Ali. Ce sont aussi des figures de l’Esprit, invisibles mais toujours présents dans la pensée des fidèles. La tradition affirme que le douzième d’entre eux ou Imam caché est occulté et toujours présent aujourd’hui.

**Imâmzâdeh

Le mot persan imâmzâdeh désigne à la fois

  • un descendant d’un Imam chiite
  • le tombeau ou mausolée d’un membre de la famille des Imams.

Les Imâmzâdehs sont très nombreux en Iran.

L’Imamzâdeh Hosseyn de Quazvin est le mausolée d’un fils du huitième Imam, Reza, le seul Imam dont le tombeau soit situé en Iran, à Mashad. L’Imamzâdeh Hosseyn fut fondé au XIVe ou XVe siècle, reconstruit sous les Safavides au XVIe et complété au XIXe par un grand portail qadjar décoré de céramiques.

  • Une avenue conduit au portail de l’Imamzâdeh
  • Le portail, en brique et céramique date du (...)
    Au second plan, on devine l’édifice surmonté (...)
  • Le portail et ses colonnes
  • Les couleurs rose et jaune caractérisent (...)
  • Cannelures à la base d’une colonne
  • Face intérieure d’un portail secondaire (...)
  • La cour d’accès au mausolée, entourée de niches (...)
  • Le plafond en mosaïque de miroirs et le (...)
    Au premier plan, une cloison sépare l’espace (...)
  • Dans l’espace réservé aux femmes
  • Le cénotaphe se trouve, sous la coupole, au (...)
  • Miroir
  • Dernier regard sur un parterre de pensées

Jour de deuil

L’Islam chiite comporte de nombreuses fêtes de déploration, parmi lesquelles l’anniversaire de la mort de Fatima, fille du prophète et épouse d’Ali. Les photos sont prises lors d’une procession liée à cette fête.

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  • Vente de collations à proximité du passage de (...)
  • Passage de la procession
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Article mis à jour le 10 avril 2021