Soltâniyeh, "la ville du sultan", fut fondée sur une des routes de la soie par le sultan Argoun, successeur du mongol Hulagu à l’origine de la dynastie des Ilkhanides. Argoun fit de la ville une de ses capitales. Son fils Uldjaïtu, converti au chiisme, y fit ériger un mausolée destiné aux dépouilles des Imams Ali et Hosseyn, inhumés jusqu’alors en Irak. Uldjaïtu ne put les obtenir et l’édifice fut finalement dédié à la propre sépulture.
L’édifice comporte une salle sous coupole bordée, sur son flanc sud, par un édifice d’apparence cubique qui était la salle funéraire.
La salle à coupole possède une base octogonale dont chaque côté mesure 17 mètres, le diamètre de l’édifice étant de 25 mètres. La hauteur sous coupole est de 48 mètres. Il s’agit du plus grand dôme de briques du monde. Indépendamment du matériau, il est, par ailleurs, le troisième par la taille, après ceux de la cathédrale de Florence et de Sainte-Sophie à Istanbul.
La salle sous coupole est entourée d’une galerie intérieure, au premier étage, puis d’une galerie extérieure, constituant le second étage. Dans la galerie extérieure, chaque côté de l’octogone ouvre par trois baies sur la plaine environnante.
Le dôme décoré de briques vernissées est ceint de huit minarets.
La salle sous coupole est octogonale. Elle est surmontée d’une galerie intérieure.
Au premier étage, une galerie intérieure relie de petites salles voûtées débouchant vers la galerie intérieure.
Au deuxième étage, la galerie sous arcades débouche sur l’extérieur par de vastes baies. Son décor de briques polychromes dans des tons de rose est particulièrement fin et varié.
La galerie extérieure permet de découvrir la vaste plaine de Soltâniyeh, située à 1800 mètres d’altitude, les environs du mausolée et la ville actuelle.
On aperçoit encore les bases de la vaste enceinte du complexe du mausolée qui était défendue par des tours.
À partir de 632, les arabo-musulmans prennent la Syrie et l’Égypte à l’empire byzantin (636-640), conquièrent l’Afrique du Nord et arrivent en Espagne en 711.
À l’est, ils renversent le dernier roi sassanide, gagnent l’Asie centrale et l’Afghanistan puis atteignent l’Indus en 637.
Mu’awiya, un parent du troisième calife Uthman, fait assassiner Ali et installe la dynastie des Omeyyades à Damas. Les califes (Abd al-Malik, al Walid, Hisham) éblouis par la civilisation byzantine favorisent le développement des arts. La mosquée de Damas est fondée en 706.
En Iran, l’islamisation est lente et la population adopte essentiellement le sunnisme. L’ordre musulman s’installe dans les régions conquises et reprend les éléments de l’administration sassanide. L’arabe devient la langue administrative, mais la culture perse et la langue persane ne disparaissent pas. Cependant, les populations orientales supportent mal la domination omeyyade.
En 750, une insurrection issue du Khorasan (nord-est de l’Iran) donne le pouvoir à une nouvelle lignée, descendante d’Abbas, un oncle du Prophète. La dynastie abbasside (Harun al-Rashid) fonde Bagdad et prolonge pendant deux siècles l’œuvre des Omeyyades en favorisant le développement des arts et de la culture.
Les Abbassides doivent ensuite affronter des révoltes de plus en plus nombreuses. Ils recrutent à cet effet des soldats turcs, mais ceux-ci prendront un jour le dessus. Quoique très affaiblis, les Abbassides vont régner officiellement jusqu’en 1258 (date de la conquête mongole).
Cependant, dès le IXe siècle, des dynasties locales établissent des états plus ou moins autonomes en Perse et en Asie Centrale : Tâhirides (821-873) autour de Neyshâbur au Khorasan, Samanides (819-1005) autour de Boukhara, en Asie centrale, Bouyides (932-1055), Ghaznavides (962-1186) au Khorasan.
Les Turcs sont issus des steppes d’Asie centrale. Seldjuk, fondateur de la dynastie, Tughril Beg, qui prend Bagdad, Alp Arslan puis Malik Shah profitent du morcellement de l’empire abbasside pour établir leur domination jusqu’en Anatolie.
En 1071, Alp Arslan défait l’empereur byzantin à la bataille de Manzikert ; c’est à la suite de cette bataille qu’est créé le sultanat de Roum dont la capitale est Konya. Les Seldjoukides redonnent ainsi une unité à l’orient musulman.
Les Seldjoukides se sont convertis à l’Islam dès le Xe siècle, lors de leur migration vers le sud. Défenseurs du sunnisme, ils doivent affronter la secte ismaélienne des Assassins installée à Alamut dans les monts de l’Elbourz. Leurs capitales sont Ray (aujourd’hui Téhéran) puis Ispahan.
Nizam al-Molk, le grand vizir d’Alp Arslan puis de Malikh Shah, fait construire des madrasas dans tout l’empire. Elles ont pour mission à la fois de de développer l’orthodoxie sunnite et de transmettre la connaissance scientifique (astronomie, mathématiques...).
La mosquée persane se développe, ainsi que la littérature mystique.
Après la prise de pouvoir des shahs du Kwârazm (voir ci-dessous), il ne reste plus de l’empire seldjoukide que le sultanat de Roum.
Au XIIe siècle, le Kwârazm, région située entre Turkménistan et Ouzbékistan se rend indépendante du pouvoir sedjoukide affaibli par des guerres fratricides et reconstitue un grand empire.
En 1218, des marchands mongols et un émissaire de Gengis Khan sont assassinés avec l’accord du shah du Kwârazm. Cet incident est à l’origine de la conquête mongole.
Le chef mongol Gengis Khan qui règne sur la Chine du nord, engage alors une opération de représailles. En quelques années, les hordes mongoles soumettent l’Asie centrale et la Perse : les Mongols tiennent un espace qui va du Pacifique à la Mer Noire. Leur domination s’exerce sur des territoires morcelés en fiefs et sur des populations, scindées entre nomades et sédentaires, dont la cohésion est faible. Il leur a suffi de briser la fragile unité imposée par le shah du Kwârazm pour prendre le dessus.
À la mort de Gengis Khan, en 1227, l’empire mongol est divisé en quatre khanats attribués à ses fils puis à ses petits-fils :
En 1353, le dernier Il-khan meurt sans descendance, laissant la place à Tamerlan.
Voir un autre complexe d’époque il-khanide à Natanz
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