Hamadan est située à 1750 mètres d’altitude, sur l’ancienne route commerciale reliant la Mésopotamie et l’Iran. Fondée par les Mèdes sous le nom d’Ecbatane, elle fut leur capitale avant d’être conquise par Cyrus II et de devenir capitale d’été sous les Achéménides.
Elle est aujourd’hui la capitale de la province de Hamadan.
Le centre d’Hamadan possède une grande place édifiée sous la dynastie qadjare. Elle révèle quelques beaux exemples d’architecture du XIXe siècle.
Après sa victoire contre les Assyriens et ses guerres contre le pharaon, le roi de Babylone Nabuchodonosor prend Jérusalem, incendie le Temple et fait déporter les Juifs à Babylone en 588 avant J-C. Mais l’empire babylonien tombe en 539 aux mains du roi Cyrus II de Perse. Celui-ci autorise le retour des Juifs en Judée et la reconstruction du Temple de Jérusalem. De nombreux Juifs resteront cependant au sein de l’empire perse et essaimeront sur le plateau iranien.
L’histoire d’Esther, contée dans la Bible, se déroule à Suse, à la cour du roi de Perse Assuérus, identifié à Xerxès Ier. Esther, une orpheline juive, vit là avec son oncle Mardochée qui l’a adoptée. Présentée au roi, elle devient reine. À la demande de Mardochée, elle intervient auprès du roi pour sauver la vie du peuple juif menacé par le vizir Aman qui voulait le massacrer. Aman est pendu, Mardochée devient vizir et instaure la fête juive de Pourim pour commémorer l’événement.
Selon la tradition, le tombeau d’Esther et Mardochée daterait de l’époque sassanide (fin du IVe siècle après J-C.). Une autre tradition date la base de l’édifice et sa porte d’entrée en pierre de l’époque achéménide (Ve siècle av. J-C.) tandis que la coupole serait d’époque il-khanide (XIVe siècle).
Avicenne, de son nom Abū ‘Alī al-Ḥusayn ibn ‘Abd Allāh ibn Sīnā, est également connu sous les noms d’Ibn-Sina en Syrie et d’Abu Ali en Iran.
Philosophe, médecin, astronome et alchimiste, il naquit près de Boukhara en 980 et mourut à Hamadan en 1037. La tradition veut qu’il ait maîtrisé la totalité du savoir disponible à son époque.
Son œuvre majeure est le Qanûn ou Canon, un ouvrage encyclopédique de médecine médiévale : Avicenne y consigne en arabe la tradition des médecins de l’Antiquité Galien et Hippocrate. Le Canon d’Avicenne servit jusqu’au XVIIe siècle à l’enseignement de la médecine dans les universités de Louvain et de Montpellier.
Un mausolée à Avicenne fut érigé en 1930 au centre d’une place moderne d’Hamadan. Sa forme évoque certaines tours funéraires anciennes.
Le mausolée est construit au-dessus d’un petit musée de la médecine.
Gonbad-e-Alavian peut se traduire comme la Coupole des Alevis. Il s’agit d’ une tour funéraire à base carrée, vraisemblablement d’époque seldjoukide (XIe ou XIIe siècle), dont le dôme a disparu.
La photo précédente montre que le grand arc qui surmonte le portail est décoré de motifs géométriques seldjoukides tandis que le tympan du portail est orné de stucs. Entre les deux court un bandeau épigraphié.
Une inscription en caractères coufiques, réalisée en briques à bossages parcourt le haut des murs extérieurs : elle indique que les stucs dateraient de l’époque il-khanide.
Les murs de la salle sont décorés de motifs en stuc, floraux ou calligraphiques.
L’empire mède est le premier de ceux qui se sont succédé sur le plateau iranien. Les Mèdes s’allièrent aux Babyloniens pour lutter contre l’empire assyrien. Ils conquirent l’Arménie et l’Anatolie orientale et partagèrent une frontière avec la Lydie du roi Crésus.
À l’époque de l’empire mède, les Perses qui occupent la région plus méridionale du Fars sont simplement vassaux des Mèdes. Mais vers 550 av. J-C. le roi mède Astyage qui a marié sa fille à un chef perse sera renversé par son petit-fils Cyrus II. Sous les dynasties ultérieures (achéménide, séleucide, parthe puis sassanide) Ecbatane restera une résidence impériale.
Le site d’Ecbatane ne fut repéré qu’en 1818 sur la colline d’Hegmataneh. Les fouilles entreprises vers 1990 révèlent des éléments d’architecture en brique crue d’époque parthe.
À quelques kilomètres à l’ouest d’Hamadan, une étroite vallée débouche dans la plaine par une cascade. À proximité se trouvent deux inscriptions taillées dans le rocher.
Les textes sont en caractères cunéiformes et en trois langues : élamite, vieux perse et akkadien. L’inscription de gauche est attribuée à Darius. Celle de droite est due à Xerxès Ier (486-465).
Gandj Nameh signifie Le livre du trésor : selon la tradition, les caractères cunéiformes devaient livrer le secret d’un trésor.
Le site est aujourd’hui transformé en lieu de promenade et de détente.