Le site de Madeleine et Pascal
Gur, la gloire d’Ardashîr

Firuzâbâd

Aux origines de la dynastie sassanide, le palais d’Ardashîr Ier
2 août 2012, par Madeleine, Pascal

La ville de Firuzâbâd porta d’abord le nom de Gur puis d’Ardashîr Khurreh, littéralement la gloire d’Ardashîr. Ce nom renvoie au premier souverain sassanide. À quelques kilomètres de son palais de Firuzabad, dans la gorge de Tang-e Ab, se trouve le relief rupestre célébrant sa victoire sur les Parthes.

Un peu d’histoire

Né près d’Istakhr dans le voisinage de Persépolis, Ardashîr [1] est le petit-fils de Sassan et le fils de Papak, prince vassal du roi d’Istakhr, lui-même vassal du roi parthe Artaban V.

Nommé gouverneur d’une ville, Ardashîr se lance vers 211 dans des guerres contre ses voisins qu’il soumet peu à peu. Papak, de son côté, se révolte contre le roi d’Istakhr, le tue et prend le contrôle du royaume. À la mort de Papak, Ardashîr se retrouve à la tête d’un royaume de Perse théoriquement vassal d’Artaban V. Il étend son influence vers l’est et fonde une nouvelle capitale à Gur qu’il renomme Ardashîr-Khurreh. Le palais d’Ardashîr est à l’extérieur de la ville.

Sommé par Artaban V de rentrer dans le rang, Ardashîr répond par un défi. La rencontre entre les deux armées a lieu en avril 224 à Hormizdagan. Ardashîr triomphe des Parthes en tuant son ancien suzerain Artaban. Les dignitaires perses se rallient alors à sa cause et l’expansion peut se poursuivre.

Sur la route

La forteresse de Qaleh-ye Dokhtar

La route qui vient de Shiraz emprunte, peu avant d’arriver à Firuzâbâd, la gorge de Tang-e Ab. En haut de la falaise, sur un promontoire dominant la vallée qui conduit à la vaste plaine de Firuzâbâd, se trouve le château fortifié Qaleh-ye Dokhtar construit par Ardashîr avant l’édification de son palais de Firuzâbâd. Cet édifice se trouve dans un lieu stratégique, déjà occupé à la fin de la domination parthe.

Un peu plus loin dans la vallée, deux reliefs rupestres célèbrent, l’un, l’investiture d’Ardashîr Ier et l’autre la bataille d’Hormizdagan.

  • Arrêt près d’une petite mosquée à l’entrée de la (...)
  • Investiture d’Ardashîr Ier
  • Restes d’un mur antique au pied de l’investiture
  • Fleur épineuse
  • Un peu plus loin, le relief de la bataille (...)
  • Vue rapprochée de la bataille d’Hormizdagan

Le palais d’Ardashîr Ier

Dans une cour, une ouverture en forme d’iwan
À l’arrière-plan, on devine les trois coupoles.

Construit à l’écart de la ville, près d’une source alimentant un étang, le palais est organisé autour de trois salles sous coupole soutenues par un ensemble à plusieurs niveaux.

Il comporte des éléments d’architecture typiques :

  • la coupole sur trompes : le palais d’Ardashîr est l’édifice le plus ancien doté de cette structure
  • l’arc en forme de trou de serrure
  • des murs épais dans lesquels sont percés des corridors
  • des cours auxquelles on accède par des iwans.
  • Arrivée sur le site
  • Découverte du palais
    On voit les trois coupoles en enfilade
  • Suite du tour du palais
    Dans l’épaisseur d’une muraille, un corridor. (...)
  • Un iwan, par lequel on pénètre aujourd’hui dans (...)
  • Voûte de l’iwan
  • Dans la grande salle sous coupole
    Un large oculus permet l’éclairage
  • La coupole, une trompe et la base de la (...)
    C’est le chahar-taq, une invention sassanide
  • Détail d’une trompe
  • Enduits à motif de corniche égyptienne
  • Dans la grande salle sous coupole
  • Arc en forme de trou de serrure
  • Voûte d’une deuxième coupole
  • Détail de la structure des murs
  • L’étang
  • La source qui alimente l’étang

Autour du palais, aujourd’hui

La ville créée par Ardashîr est circulaire, à rues radiales, comme d’autres villes créées à la même époque ou quelques siècles plus tard (Ctésiphon, Bagdad). Des vestiges sont toujours visibles.

Le climat chaud et l’irrigation de cette haute plaine permettent la culture du riz.

  • Une tour, vestige le plus spectaculaire de la (...)
  • Rizières
  • Troupeau de chèvres longeant les grilles (...)

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Le logo représente une vue aérienne de la ville ancienne de Gur, circulaire, à rues radiales.

[1Le nom d’Ardashîr est la version en langue pehlevie (moyen-persan) du nom vieux-perse Arđaxser, plus connu sous sa forme grecque Artaxerxès.


Article mis à jour le 31 mai 2021