Ávila est située à 1180 mètres d’altitude, sur un affluent du Douro, au cœur d’une région très anciennement peuplée. Dès la période wisigothe, la ville joue un rôle actif sur le plan religieux : ses prélats participent aux divers conciles de Tolède, capitale du royaume wisigoth.
Lors de l’invasion musulmane, les affrontements entre les deux camps, la destruction des cultures et des villes et l’évacuation de la population chrétienne vers le nord, laissent la ville pratiquement dépeuplée, comme de nombreuses autres villes du plateau castillan. Au XIe siècle, après la prise de Tolède par Alphonse VI de Castille, le repeuplement du centre de la péninsule s’amorce. Plus tard, la reconquête et le repeuplement s’étendent de plus en plus vers le sud et Ávila perd de l’importance.
Outre sa grandiose muraille des XIe et XIIe siècles, Ávila compte une cathédrale, la basilique romane de San Vicente et le monastère royal de Santo Tomás. Tous ces édifices sont construits avec une pierre grise assez sombre.
Édifié en style gothique de 1482 à 1493, ce monastère bénédictin constitua une des résidences d’été des Rois catholiques. Les trois cloîtres sont en pierre claire tandis que l’austère église abbatiale est en granit sombre.
L’église, à une seul nef, comporte deux tribunes : l’une constitue le coro (chœur des moines) et l’autre, qui lui fait face, est occupée par le maître-autel surmonté d’un grand retable de la vie de Saint Dominique. Au pied de l’autel, dans la nef, un monument d’albâtre : le mausolée de l’infant Don Juan, fils des Rois catholiques.
Cette grande basilique s’élève sur les lieux du martyre de saint Vincent de Saragosse et de ses deux sœurs. De style roman, l’église est malgré tout voûtée d’ogives (protogothique) : la construction s’étala en effet du XIIe au XIVe siècle. Le portail occidental est un exceptionnel ensemble sculpté.
À l’intérieur, le cénotaphe des trois martyrs, en pierre polychrome, est considéré comme un chef-d’œuvre de sculpture romane de la fin du XIIe siècle.
La cathédrale d’Ávila fut édifiée entre le XIIe et le XVe siècles. Elle est considérée comme la première cathédrale gothique d’Espagne et présente une certaine parenté avec l’abbatiale de Saint-Denis. Le chevet de la cathédrale est intégré à la muraille dont il constitue l’une des tours.
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