La République de Gênes fut, avec Pise, Venise et Amalfi, l’une des grandes républiques maritimes italiennes ou thalassocraties qui se disputèrent la prééminence militaire et commerciale en Méditerranée. Elle dura près de huit siècles, du milieu du XIe siècle à 1797, date de l’abdication du dernier doge de Gênes.
Dans le panorama qu’on découvre ci-dessous depuis le Palazzo Rosso, apparaissent trois édifices médiévaux :
Outre la cathédrale San Lorenzo, parmi les édifices génois d’époque médiévale figurent la Commenda di San Giovanni di Pré, diverses églises et des portes monumentales, vestiges des anciens remparts.
Cet ensemble comporte un établissement hospitalier des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem adossé à une église romane sur deux niveaux, la Chiesa di San Giovanni di Pré.
Situé à l’extérieur de la ville médiévale, ce complexe fondé en 1180 servit en particulier, au temps des Croisades, de halte pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte.
Au bout de la Via di Pré, on pénètre dans la ville médiévale par la Porta dei Vacca, constituée d’un arc ogival logé entre deux tours. Cette porte faisait partie des murs d’enceinte de la ville construits de 1156 à 1160.
La Piazza San Matteo illustre l’urbanisme génois de l’époque médiévale. L’homogénéité de son style révèle que, comme d’autres places, elle fut quasiment un espace privé, celui d’une famille noble, les Doria. Les monuments témoignent à la fois de leur patriotisme et de leur prospérité.
Fondée en 1125 comme église privée des Doria, l’église San Matteo fut rénovée en style gothique en 1278.
À l’autre bout de la ville médiévale, au sud-est, se trouve la Porta Soprana, autre vestige des remparts de la ville construits de 1156 à 1160.
Le quartier de la Porta Soprana est proche du quartier moderne de la place De Ferrarri.
À proximité immédiate de la porte, la Chiesa di Sant’Andrea della Porta est connue depuis le début du XIIe siècle mais il n’en subsiste que le cloître roman, caché, sur la photo qui précède, par le bouquet d’arbres.
Les églises Sant’Agostino (1260) et San Donato (XIIe siècle) se trouvent à l’extérieur des remparts médiévaux, dans le quartier du Molo, au pied de la colline du Carignano.
Gênes devint la plus puissante des républiques maritimes à la suite des Croisades. Son apogée militaire s’étendit de 1284, date où Gênes écrasa les galères de la République de Pise commandées par un vénitien, jusqu’en 1381. Qualifiée de Sérénissime comme Venise dès 1339, Gênes fut aussi surnommée par Pétrarque en 1358, Gênes la superbe, c’est-à-dire l’orgueilleuse.
Au fil des siècles, diverses formes de gouvernement se succédèrent à Gênes : une première république, dite des consuls, une seconde, en 1190, celle des podestats, une troisième, en 1270, celle des capitaines du peuple, une quatrième, en 1339, celle des doges à vie et la cinquième, instituée en 1528 par Andrea Doria, celle des doges pour deux ans.
La république des consuls fut plutôt de forme démocratique, tandis que celles des podestats et des capitaines du peuple furent l’occasion de nombreux conflits d’autorité et d’oppressions. Les doges à vie s’auto-proclamèrent populaires même s’il s’agissait quasiment d’une oligarchie ; enfin la cinquième république fut aristocratique par institution.