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À Milan, au sud de la cathédrale

Quelques églises et architectures remarquables
3 novembre 2017, par Madeleine, Pascal

Plusieurs églises remarquables se pressent autour de la Piazza Giuseppe Missori, dans un quartier très animé. En allant un peu plus loin, on découvre l’ancien Hôpital majeur, construit par Francesco Sforza. Il voisine avec la Torre Velasca, une étonnante tour des années 1950.

De l’autre côté, la Pinacothèque ambrosienne est un riche musée qui abrite les collections du cardinal Federico Borromeo mais où les photos sont malheureusement interdites.

Basilique San Giovanni in Conca

Les restes de l’abside de San Giovanni in Conca sur la Piazza Giuseppe Missori
Le quartier de San Giovanni in Conca
Le quartier de San Giovanni in Conca

Cette basilique fut édifiée au IVe ou Ve siècle dans un quartier résidentiel de la ville romaine du IIIe siècle. Elle fut reconstruite au XIe puis au XIIIe siècle. Déconsacrée par les Autrichiens en 1782, fermée par les Français puis utilisée comme entrepôt elle fut peu à peu démolie de la période de l’Unité italienne jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale.
Les travaux de démolition furent néanmoins arrêtés avant leur achèvement, épargnant de fait la crypte et un pan de mur de l’abside. Le plan ci-contre montre l’implantation de l’église sur l’actuelle place Giuseppe Missori. En rouge sont figurés les axes des voies de l’époque romaine.

Église Santa Maria presso San Satiro

L’église primitive remonte au IXe siècle. Elle était dédiée à Satiro, frère et confesseur des saints Ambroise et Marcellina. Elle a été reprise, en tant que chapelle, à l’intérieur d’une église plus vaste édifiée par Bramante entre 1482 et 1486.

Le campanile et la chapelle San Satiro au premier plan

Depuis la Via Falcone, on découvre le campanile roman du Xe siècle et la chapelle cruciforme de San Satiro. La photo ci-dessus montre également le transept nord éclairé par des fenêtres rondes et la coupole qui domine la croisée du transept.

La chapelle cruciforme située à l’extrémité du transept nord est dédiée à San Satiro : ce petit sanctuaire ou sacello renferme des fragments de fresques datées du IXe au XIIe siècles et une mise au tombeau en terre cuite du XVe siècle.

La sacristie de Bramante est une salle octogonale utilisée aujourd’hui comme baptistère.

Église Sant’Alessandro in Zebedia

L’église est située à l’endroit où la tradition raconte qu’un martyr du nom d’Alexandre fut emprisonné. Le nom de Zebedia serait celui de la prison où il était enfermé.

La façade de Sant’Allessandro in Zebedia

La façade et le plan intérieur centré sont dus à un père Barnabite qui s’associa à l’architecte Francesco Maria Richini, auteur, par ailleurs, du Palazzo Litta. L’édifice, réalisé entre 1601 et 1658 rappelle l’église Santa Maria in Carignano de Gênes, elle-même inspirée par les plans de l’église Saint-Pierre de Rome. L’architecture intérieure est particulièrement homogène.

L’église se signale par une ornementation baroque d’une richesse exceptionnelle tant pour l’autel, que pour la chaire et les confessionnaux.

Église San Giorgio al Palazzo

L’église San Giorgio al Palazzo fut fondée vers 750. Elle tire son nom du fait qu’elle fut édifiée sur les restes du palais impérial voulu par Dioclétien comme siège de l’un des tétrarques (deux augustes et deux césars) qui administraient l’empire romain [1]. Une plaque dans l’église rappelle que c’est dans ce palais que Constantin promulgua l’édit de Milan en 313.
L’église fut reconstruite en style baroque en 1623 par Francesco Maria Richini, par ailleurs architecte du Palazzo Litta et de l’église Sant’Alessandro in Zebedia. Son plan est centré, en croix grecque.

Le principal intérêt de l’église réside dans un cycle de peintures à l’huile de Bernardino Luini qui représente la Passion du Christ.

Le cycle de la Passion de Bernardino Luini (1516)

On reconnaît ci-dessus les scènes suivantes : la Flagellation (du côté gauche), le Couronnement d’épines (dans la lunette), Ecce Homo (du côté droit), la Crucifixion, à la voûte, et les Lamentations sur le Christ mort, au centre.

L’Hôpital majeur, Ca’Granda, siège actuel de l’Université

Le portail d’entrée

Le 25 mars 1450, le condottiere Francesco Sforza, au service de Philippo Visconti dont il a épousé la fille Bianca Maria, entre victorieux à Milan. Pour se faire accepter de la population, il fait vœu de consacrer à la ville une œuvre de charité : ce sera l’Ospedale Maggiore, une institution destinée à remplacer les nombreux centres d’assistance disséminés dans la ville.

Le bâtiment est édifié sur les plans du Filarète, célèbre architecte florentin appelé à Milan en 1456. Le Filarète utilisa largement la brique suivant le goût lombard et dessina de riches décorations pour les corniches et les fenêtres géminées gothiques de la façade principale. L’architecte travailla cinq ans avant de laisser la place à un successeur. L’édifice, encore appelé Ca’Granda, fut achevé en 1463.

Promenade architecturale

Torre Velasca

Haute de 106 mètres et construite entre 1956 et 1958, la Torre Velasca s’élève dans une zone détruite lors des bombardements anglo-américains de 1943. Sa silhouette à encorbellement rappelle celle des tours du Castello Sforzesco, illustrant ainsi une théorie architecturale dite de la préexistence environnementale. Les dix-huit premiers étages sont occupés par des magasins et des bureaux tandis que les huit derniers le sont par des appartements.

Autour de la Piazza Giuseppe Missori

Giuseppe Missori (1829-1911) est un militaire et patriote qui participa à de nombreuses actions liées à l’unification de l’Italie. La place qui porte son nom est occupée par sa statue équestre, œuvre de Riccardo Ripamonti.

Piazza Giuseppe Missori

À la Pinacothèque ambrosienne

La façade de la place Pie XI, réalisée au XIXe siècle

Le Palazzo dell ambrosiana, destiné à héberger les collections du cardinal Federico Borromeo, neveu de Charles Borromée, fut édifié au XVIIe siècle et modifié au XIXe siècle.

[1À Nicomédie, Dioclétien suivait les affaires d’Asie et d’Égypte. À Mediolanum, Maximien Hercule gérait l’Italie, l’Hispanie et l’Afrique. À Trèves, Constance Chlore était chargé de la Bretagne et de la Gaule, tandis qu’à Sirmium, Galère était responsable de l’Illyrie et de la région du Danube


Article mis à jour le 8 mars 2019