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L’Égypte et le Soudan anciens au British museum

1er décembre 2018, par Madeleine, Pascal

Le British Museum héberge en particulier la plus grande collection mondiale d’art de l’Égypte antique après le musée du Caire. Seuls 4 % des objets sont exposés.

L’article présente quelques œuvres que nous avons particulièrement admirées.

La pierre de Rosette

La pierre de Rosette

La pierre de Rosette est l’objet le plus visité du British Museum.

C’est un fragment de stèle en granodiorite qui est gravée de trois versions d’un même texte et a permis le déchiffrement des hiéroglyphes au XIXe siècle.

L’inscription qu’elle comporte est un décret promulgué à Memphis par le pharaon Ptolémée V en 196 av. J.-C. La stèle date donc de l’Époque lagide (323-30 av. J.-C.) ou ptolémaîque qui fit suite aux conquètes d’Alexandre. La période tire son nom du général macédonien Ptolémée, fils de Lagos, qui mit en place une dynastie macédonienne.

Les trois écritures qui apparaissent sur la pierre
Les trois écritures qui apparaissent sur la pierre

Le décret est écrit en deux langues (égyptien ancien et grec ancien) et trois écritures qui apparaissent de haut en bas sur la photo cliquable ci-contre :

  • égyptien en écriture hiéroglyphyque,
  • égyptien en écriture démotique,
  • grec et alphabet grec.

Exposée initialement dans un temple, la pierre fut transportée à Rosette dans le delta du Nil où elle fut utilisée dans une construction et découverte par un soldat de Napoléon.

Napoléon ayant été finalement défait en Égypte, la pierre originale devint possession britannique en 1801. Transportée à Londres, elle fut exposée au British Museum dès 1802.

La première traduction du texte en grec fut réalisée dès 1803. Il fallut cependant attendre près de vingt ans avant que le déchiffrage des hiéroglyphes soit annoncé par Jean-François Champollion, à Paris, en 1822.

Le chat Gayer-Anderson

Le chat Gayer-Anderson

Ce chat en bronze réalisé à la cire perdue est une représentation de la déesse féminine Bastet. Il date du dernier chapitre de l’histoire de l’Égypte pharaonique, appelée Basse-Époque (715-332 av. J.-C.) et est plus précisément daté d’environ 600 av. J.-C.

Il porte le nom du major Gayer-Anderson qui l’offrit au Bristish Museum vers 1930.

La statue mesure 42 centimètres de hauteur et pourrait provenir de Saqqara. Elle est incisée et plaquée d’argent. Le chat porte des boucles d’oreilles en or et un anneau nasal en or qui pourraient être des additions tardives. Sa poitrine porte un pectoral qui est une amulette en forme d’œil ou oudjat.

Le chat Gayer-Anderson fut en particulier présenté à Paris au musée Jacquemart André en 2012, dans l’exposition intitulée Le Crépuscule des Pharaons.

Le cartonnage funéraire de Satdjahuty, femme de haut rang

Cartonnage funéraire de Satdjehuty, femme de haut rang

Cette tête féminine est un cartonnage, terme qui désigne à la fois l’objet lui-même et le matériau employé pour le réaliser.

En tant que matériau, le cartonnage se compose en général de plusieurs couches de toile de lin parfois associées à de vieux papyri, stuquées et peintes. Ce procédé présente l’avantage d’être rapide et peu onéreux.

Le cartonnage fut plus particulièrement employé pour les masques funéraires durant la Troisième période intermédiaire, phase de transition entre l’époque du Nouvel Empire (1580-1077 av. J.-C.) et celle de la Basse Époque (715-332 av. J.-C.), dernier chapitre de l’histoire de l’Égypte pharaonique.

Ce cartonnage doré à la feuille d’or et peint est néanmoins daté de la XVIIIe dynastie (vers 1500 av. J.-C. - Thèbes).

C’est le masque funéraire d’une femme de haut rang qui porte une coiffure à ailes de vautour protectrices.

Le nom de la défunte, Satdjehuty, est absent des inscriptions figurant sur l’objet. En revanche, il apparaît sur du linge appartenant à la même sépulture.

Le sphinx-bélier du pharaon Taharqa

Sphinx-bélier du pharaon Taharqa

Taharqa est le nom d’un des rois koushites de Napata au Soudan qui, après avoir conquis l’Égypte, furent tous pharaons au début de la Basse-Époque (715-332 av. J.-C.).

Taharqa régna plus précisément de 690 à 664 av. J.-C.

Cette sculpture montre le dieu suprême Amon, représenté en bélier, protégeant le roi Taharqa, assis entre les pattes avant de la divinité.

L’assimilation d’Amon au bélier peut être liée à un syncrétisme avec une divinité locale de Napata.

Le pharaon porte au front deux uraeus ou cobras, allusion à sa double souveraineté sur l’Égypte et sur le pays de Koush d’où il était originaire.

Taharqa construisit et fit agrandir de nombreux temples à Amon. Ce sphinx-bélier bordait, avec d’autres, une allée processionnelle conduisant au temple d’Amon à Kawa au Soudan.

Le sarcophage de Nectanébo II

Le sarcophage de Nectanebo II

Nectanébo II qui régna de 360 à 343 av. J.-C. est le troisième et dernier roi de la XXXe dynastie et ainsi le dernier souverain d’origine égyptienne. Il résista quelque temps à la menace perse mais son règne fut interrompu par l’arrivée d’Artaxerxès III qui rendit l’Égypte à la Perse en 343.

Nectanébo s’enfuit alors vers le sud et ne reprit jamais le pouvoir. Dix ans plus tard, c’est Alexandre qui envahissait l’Égypte et réclamait le titre de pharaon en prétendant que Nectanébo était son père.

Nectanébo II fut un grand constructeur.

Le sarcophage extérieur en granit de Nectanébo II a été retrouvé à Alexandrie. L’ancien souverain n’a probablement pas été enterré dedans et le lieu de sa découverte est sans doute le résultat d’un remploi de la période gréco-romaine. Il fut découvert lors de la campagne d’Égypte de Bonaparte.

Le scarabée colossal

Scarabée colossal

Le scarabée colossal est l’un des premiers objets antiques acquis par Lord Elgin, par ailleurs célèbre pour avoir rapporté à Londres les plus beaux marbres du Parthénon.

Ce scarabée est l’une des plus grandes représentations de l’animal qu’on connaisse. Il figure également parmi les dernières grandes statues de toutes les divinités pharaoniques.

Il représente Khepri, la forme que prend le dieu-soleil à l’aube.

En effet, les Égyptiens avaient remarqué que les scarabées éclosent à partir de boules de bouse enfouies. On croyait également que le dieu-soleil se créait de lui-même, renouvelant ses pouvoirs chaque nuit avant sa renaissance à l’aube.

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Une belle inscription hiéroglyphique

Détail des inscriptions de la fausse porte du mastaba de Ptahshepses
Saqqara - 2600 av. J.-C.

Article mis à jour le 10 janvier 2021