Le site de Madeleine et Pascal

Ajaccio

10 janvier 2020, par Madeleine, Pascal

En septembre 2019, à l’occasion d’une randonnée en Corse avec Mariette, nous passons quelques heures à Ajaccio, le temps de jeter un coup d’œil à la cathédrale, de profiter du bois des Anglais et du sentier des crêtes et de terminer le séjour par une visite au musée Fesch.

La baie d’Ajaccio, vue des abords de la citadelle

La citadelle date du XVIe siècle. Elle fut construite à partir de 1550 par le maréchal de Thermes, éphémère conquérant de la Corse pour le compte du roi de France, puis par son successeur, le Génois Giordano Orsini.

La cathédrale Santa Maria Assunta

La cathédrale est toute proche de la citadelle. Elle remplace une église antérieure du XVe siècle qui fut démolie en 1553 pour faire place aux fossés de la citadelle.

En 1559, le conseil des anciens adresse une demande au sénat de Gènes et au pape Grégoire XIII pour doter la ville d’une église cathédrale. Celle-ci, édifiée peu après la Réforme catholique, est conforme aux canons architecturaux définis par le Concile de Trente. Elle compte plusieurs belles chapelles latérales peu profondes.

  • La façade, organisée en trois travées et deux (...)
    À l’arrière-plan, la tour-clocher
  • La croisée du transept est dominée par une (...)
  • Le transept est peu saillant
  • Le chœur et le maître-autel
  • Dans la chapelle du Corps du Christ, des (...)
    Les deux colonnes monolithes sont en jaspe (...)
  • La chapelle Notre-Dame du Rosaire date de (...)
    Deux paires de colonnes torses en marbre noir (...)
  • La chapelle dédiée à Notre-Dame de la Miséricorde,
  • La chapelle de la Madone del Pianto date de (...)
    Le tableau du retable est "Le triomphe de la (...)
  • L’autel aux incrustations de marbre date de la (...)
    Les armes sont celles d’une famille à laquelle (...)
  • Les peintures de la voûte ont été restaurées en (...)
La tour-clocher et le massif du transept vus depuis la place Charles-de-Gaulle
  • Statue de Napoléon et de ses quatre frères sur (...)
  • À l’horizon, la citadelle
  • Sur la plage Saint-François

Le chemin des crêtes, par le sentier du bois des Anglais

Le nom du bois des Anglais renvoie aux premiers touristes qui découvrirent l’île de Beauté au XIXe siècle. Le sentier s’élève d’abord en sous-bois au-dessus des anciens quartiers résidentiels de la ville puis se dirige vers l’ouest et les crêtes qui dominent la ville en dégageant de beaux aperçus sur le golfe d’Ajaccio.

Au col du Forcone, à 200 mètres au-dessus de l’extrémité occidentale de la ville
  • Zoom vers le quartier de la citadelle
  • Zoom vers le cimetière d’Ajaccio

Le sentier se prolonge loin vers l’ouest jusqu’à la ruine Finosa, à près de cinq kilomètres à vol d’oiseau de la ville.

Après avoir franchi les crêtes à près de 380 mètres d’altitude, le sentier redescend vers l’est, découvrant, vers le nord, les premières montagnes qui dominent la ville.

Au musée Fesch

Un séjour à Ajaccio ne peut ignorer le musée Fesch, célèbre pour sa collection de peintures italiennes. Malheureusement, l’accès aux collections permanentes est fermé au moment de notre voyage et nous devons nous contenter de la visite d’une exposition consacrée à la princesse Mathilde Bonaparte (1820-1904). C’est l’occasion néanmoins de faire connaissance avec la famille !

Mathilde Bonaparte était la fille de Jérôme Bonaparte (1784-1860), le plus jeune des quatre frères de Napoléon Bonaparte qui fut roi de Westphalie de 1807 à 1813. Elle fut fiancée à son cousin Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III), fils de Louis Bonaparte (autre frère de Napoléon), roi de Hollande de 1806 à 1810.

  • Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie - Marbre de (...)
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  • Portrait de Napoléon Ier, empereur des (...)
  • Portrait de Joseph Bonaparte, roi d’Espagne - (...)
  • Portrait de Charles-André, comte Pozzo di (...)
    Lointain cousin de Napoléon Bonaparte, (...)

Après un mariage malheureux avec un prince russe, Mathilde Bonaparte s’établit à Paris où elle joua le rôle de maîtresse de maison de l’Élysée, le premier président de la République, Louis-Napoléon Bonaparte, étant alors officiellement célibataire.

Sous le Second Empire et la Toisième République, elle tint à Paris un salon littéraire très couru fréquenté par de nombreux artistes.

  • Portrait de Napoléon III (esquisse) - Alexandre
  • La princesse Mathilde (1862) - Marbre de (...)
  • Le salon de la princesse Mathilde - Giuseppe (...)
  • Albaydé - Alexandre Cabanel (1823-1889)
  • La chasse au faucon en Algérie : la curée (...)

À propos du musée : qui était le cardinal Fesch ?

Le musée porte le nom du cardinal Joseph Fesch (1763-1839), demi-frère cadet de Letizia Bonaparte, mère de Napoléon Bonaparte. Docteur en théologie, il fut nommé en 1787 archiprêtre de la cathédrale d’Ajaccio. Pendant la Révolution française, il quitta la Corse avec la famille Bonaparte puis suivit son neveu Napoléon lors de la campagne d’Italie. Cette période marqua le début de sa passion pour l’art.

En 1802, Joseph Fesch fut nommé archevêque de Lyon, primat des Gaules puis élevé au rang de cardinal en 1803 et désigné comme ambassadeur de France auprès du Saint-Siège.

La négociation de la cérémonie du sacre avec le pape Pie VII lui valut la charge de grand aumônier de l’Empire. À partir de 1805, le conflit entre l’Empereur et le pape s’exacerba et le cardinal Fesch dut renoncer à son ambassade auprès du Saint-Siège.

De retour à Paris, il cumula des charges religieuses importantes. Après la chute de l’Empire et son exil à Rome en 1815, il conserva plusieurs charges et se consacra à des activités pieuses, tout en enrichissant sa collection. Il acheta régulièrement, souvent par lots, de nombreuses œuvres et laissa un ensemble de 16 000 tableaux dont près d’un millier constitue le noyau de la collection du musée.


Article mis à jour le 28 mars 2021