Le temple de Kom Ombo est situé entre Edfou et Assouan. Un premier temple semble avoir été construit dès le Nouvel Empire par Thoutmôsis III. Cependant, l’occupation du site pourrait même remonter à l’Ancien Empire.
Le temple actuel date de l’époque ptolémaïque et romaine. Il est dédié à deux triades divines, ce qui est un cas unique :
Le temple se trouve en bordure du Nil. Son entrée était une porte monumentale construite sous Ptolémée XII. Elle a presque complètement disparu en raison de la proximité du fleuve et des séismes. Il en subsiste un pilier ruiné qu’on voit sur la photo précédente et une cour dont la périphérie est rythmée par de puissantes colonnes datant du règne de l’empereur Tibère (r. 14-3) qui conservent un très beau décor gravé et peint. En arrière-plan de la photo précédente, on voit aussi le mur de briques qui faisait le tour du domaine du temple.
Le fond de la cour est marqué par une série de colonnes séparées par des murs-bahuts. Deux portes donnent accès au pronaos : à gauche, on marche vers Haroëris et, à droite, on s’avance vers Sobek.
La double dédicace du temple a engendré une architecture particulière : la cour, le pronaos, la salle hypostyle et les trois vestibules constituent des parties communes dans lesquelles on pénètre à chaque fois par deux portes situées de part et d’autre de l’axe médian. Au-delà, le temple se prolonge par deux séries de salles et chapelles indépendantes, jusqu’aux deux sanctuaires.
La qualité de la sculpture et le rendu des volumes sont tout-à-fait exceptionnels. De nombreux textes commentent les situations qui sont figurées. Plusieurs scènes sont quasiment identiques à des scènes vues à Edfou.
Sur la scène précédente, les deux déesses Ouadjet et Nekhbet coiffent Ptolémée XII de la couronne royale. Sobek et Hathor assistent à la scène.
Entre le temple et sa première enceinte se trouve un couloir de circulation. La première photo ci-dessous montre des instruments médicaux et chirurgicaux. Elle renvoie à à une légende selon laquelle Haroëris, parfois victime de cécité et néanmoins chargé de lutter contre les ennemis de Rê, extermine non seulement les puissances maléfiques mais parfois, par mégarde, des divinités bienfaisantes. Pour éviter les conséquences désastreuses de ces méprises, une série d’instruments gravés sur le mur du temple sont censés soigner symboliquement le dieu.
Un petit musée rassemble des vestiges témoins du culte qui était rendu aux crocodiles dans le voisinage du temple.
La présence de crocodiles dans le Nil était en effet pour les Égyptiens l’annonce d’une crue favorable aux récoltes : les crocodiles étaient donc des animaux sacrés.