Les populations vivant le long du Nil en amont de la première cataracte parlaient, dans l’antiquité, une langue différente de l’égyptien et disposaient d’une arme inconnue des Égyptiens, l’arc. C’était le pays de Koush ou pays de l’arc qu’on appelle aujourd’hui Nubie.
Le musée de la Nubie d’Assouan présente, de manière chronologique
Les objets proviennent pour l’essentiel de tombes à fosse de plan circulaire. Ils sont classés chronologiquement en deux cultures : le Groupe A (4000-2800 B.C.) et le Groupe C, postérieur.
Contemporains de la culture du Groupe A, plusieurs vases relèvent de la culture de Nagada, du nom d’un site de Haute Égypte d’époque prédynastique (3800-3150 B. C.). Ils témoignent d’échanges commerciaux le long de la vallée du Nil dès le quatrième millénaire.
Au premier plan de la dernière des photos précédentes, on remarque un bol de forme étonnante. Il ressemble à ceux qui suivent et qui relèvent de la culture du Groupe C, contemporaine du Moyen Empire et de la Deuxième période intermédiaire. Cette culture révèle des objets et des décors sans équivalents dans le monde de l’Égypte. Les Nubiens excellent alors dans le domaine de la céramique pendant que les Égyptiens ne réalisent au même moment qu’une poterie d’usage.
Sous l’Ancien et le Moyen Empire, Koush, royaume indépendant de l’Égypte, se développa jusque vers 1500 av. J.-C. dans la zone de l’actuel Soudan. Sa capitale était Kerma. Les textes égyptiens indiquent cependant que, dès l’Ancien Empire, des guerriers nubiens combattaient aux côtés des soldats de l’armée égyptienne.
La scène précédente est une réplique d’un original en bois trouvé dans une tombe du Moyen Empire de la région d’Assiout et dont l’original se trouve au musée du Caire. Les Nubiens y sont représentés en formation constituée.
Dès l’Ancien Empire, les souverains égyptiens effectuèrent des raids de reconnaissance et des expéditions commerciales vers la Nubie, sans véritablement contrôler la région ni entretenir des relations régulières avec elle.
Après les troubles de la Première période intermédiaire, le Moyen Empire chercha à rétablir des relations commerciales suivies avec le sud, à travers des places commerciales surveillées par les armes. Un énorme effort fut déployé pour les protéger et les contrôler.
À Bouhen, au sud de la deuxième cataracte, on a rerouvé une ville fortifiée par une grande enceinte de brique crue d’architecture typiquement égyptienne. Si quelques Nubiens l’habitaient, la ville était une authentique colonie égyptienne comme le prouve la céramique qui y a été trouvée. Des ateliers de travail du cuivre suggèrent par ailleurs que les Égyptiens s’approvisionnaient là à partir des gisements métalliques du nord du Soudan. La ville daterait de l’Ancien Empire et le commerce avec l’Égypte aurait commencé autour de la Ve dynastie.
Les souverains du Nouvel Empire (Sésostris III, Thoutmôsis Ier, Ramsès II) lancèrent de nombreuses expéditions en direction de la Nubie. Le royaume de Koush fut vaincu et la Nubie dominée pendant cinq siècles par l’empire égyptien de 1500 à 1100 av. J.-C. environ.
Au VIIIe siècle avant notre ère, un nouveau pouvoir royal indépendant émergea en Nubie, autour d’une nouvelle capitale, Napata. C’est durant cette période qu’eut lieu un court épisode de domination de l’Égypte par le royaume de Koush durant la XXVe dynastie : c’est l’époque des pharaons nubiens, originaires de Napata, ville dont le dieu était Amon.
Le fondateur de cette dynastie nubienne est Piye (Piânkhy) et le plus célèbre d’entre eux est Taharqa.
Défaits par les Assyriens, les Nubiens refluèrent ensuite vers le sud, la capitale se déplaçant à Méroé, en aval de la sixième cataracte, au Ve siècle av. J.-C. Le royaume de Méroé s’effondra au IVe siècle de notre ère.
La culture de Ballana
La culture de Ballana correspond à une période s’étalant approximativement sur les quatre premiers siècles de notre ère. Elle est donc contemporaine de l’Égypte romaine et byzantine et antérieure à la chute du royaume de Méroé.
Ballana est le nom d’un site de Basse Nubie qui fut fouillé entre 1928 et 1931 lors d’une des surélévations du premier barrage d’Assouan. Lors de cette fouille de sauvetage, on découvrit 122 tombes dont les trois plus riches appartenaient manifestement à des rois locaux. Le site est aujourd’hui submergé par le lac Nasser.
La couronne royale ci-contre est en fer. Son ornementation de cabochons sertis dans le métal est inspirée par l’art byzantin.
Le christianisme
L’islam