Au IIIe siècle av. J.-C., sous le règne de Ptolémée II, un jeune roi de Méroé du nom d’Ergamène, en proie à des conflits avec le clergé de son pays, s’enfuit vers le nord dans le pays de Ouaouat (nom égyptien de la Basse Nubie) où il établit un royaume éphémère entre Maharraqa, à 120 kilomètres au sud d’Assouan, et la Première cataracte. Ce royaume avait pour capitale Dakka, une cité qui se trouvait à une quarantaine de kilomètres au nord du site actuel de la Nouvelle Seboua.
Les souverains lagides suivants favorisèrent les relations avec Ergamène et embellirent certains des monuments déjà édifiés dans la région : il en fut ainsi du temple de Dakka.
Une vingtaine d’années av. J.-C. soit quelques années seulement après la conquête romaine de l’Égypte, le royaume de Méroé lança un raid sur la région de la Première cataracte. Le préfet romain d’Égypte riposta en établissant une garnison à l’avant-poste sud de Qasr Ibrim. Après quelques négociations, une frontière permanente entre Méroé et l’Égypte romaine fut établie à Maharraqa.
Le temple de Maharraqa, d’époque romaine, était dédié à Isis et Sérapis. Mais la seule partie du temple qui fut terminée est une cour d’environ 10 mètres sur 15 qui était entourée de colonnes sur trois côtés. Les éléments du sanctuaire n’ont jamais été construits, pas plus que le pylône d’entrée. Les murs ne portant aucune inscription d’époque romaine, il est impossible d’attribuer sa construction au règne d’un empereur précis.
Le plan cliquable ci-contre est celui dressé par l’égyptologue Richard Lepsius et publié à Leipzig en 1913.
Les deux temples de Maharraqa et de Dakka, tous deux d’époque prolémaïque et/ou romaine, sont aujourd’hui réunis sur le site de la Nouvelle Seboua où ils voisinent avec le grand temple d’Amon.
Le plan précédent montre que les colonnes de l’aile située à gauche quand on entre dans la cour sont reliées par un mur-bahut. On s’attendrait plutôt à trouver le mur-bahut dans l’axe de la porte d’entrée, donnant accès à ce qui aurait pu être une salle hypostyle.