La région de Pétra fut habitée dès l’époque préhistorique mais une cité proprement dite fut fondée vers la fin du VIIIe siècle av. J.-C. par les Édomites.
Elle fut occupée dès le VIe siècle par les Nabatéens, un peuple nomade venu d’Arabie. Les Nabatéens prospérèrent jusqu’à l’époque romaine grâce au commerce des caravanes transportant l’encens, les épices et d’autres produits précieux, y compris la soie de Chine, depuis l’Arabie vers l’Égypte, la Syrie et la Méditerranée.
La ville abrita, à son apogée, vers l’an 50, jusqu’à 25 000 habitants. Elle fut annexée par Trajan en 106 et poursuivit son activité, peu à peu supplantée par Bosra, jusqu’à la période byzantine.
Au VIIIe siècle, la modification des routes commerciales et plusieurs séismes entraînèrent son abandon. Elle tomba dans l’oubli et le site ne fut redécouvert par le monde occidental qu’en 1812.
Nos photos datent de 1999 et des fouilles se poursuivent toujours sur le site.
La sédentarisation des Nabatéens s’est d’abord traduite par le passage d’un habitat sous tente à un habitat troglodyte puis, la puissance des rois locaux aidant, par l’édification d’un centre monumental, abrité par les montagnes, au Ier siècle avant notre ère. On accède à ce centre monumental en remontant le lit du wadi Mousa.
Le lit du wadi Mousa se rétrécit brutalement : c’est le défilé du Siq.
Encore appelé "Le trésor", le Khazneh est l’édifice le plus célèbre de Pétra. Il est creusé dans des grès tendres, comme tous les monuments de Pétra.
Tous reflètent le contact constant des Nabatéens avec les civilisations environnantes.
Ici, c’est l’influence du monde hellénistique qu’on perçoit, à travers la façade à péristyle, les deux frontons, triangulaire au niveau inférieur et brisé au registre supérieur, ce dernier orné d’une petite rotonde abritant une statue.
Cet édifice, probablement construit au Ier siècle avant notre ère, était vraisemblablement le tombeau d’un roi ou d’une reine.
Comme le montrent les photos qui suivent, les Nabatéens avaient élargi le défilé et la arasé la falaise pour donner un peu de recul et mieux isoler le monument des reliefs avoisinants.
En sortie du défilé, des tombeaux aux frontons diversement crénelés évoquent les architectures du Proche-Orient : c’est la "rue des façades".
Avant d’aller découvrir quelques autres tombeaux, nous montons à un point de vue sur le site : le haut-lieu des sacrifices.
Sept cents marches taillées dans la roche conduisent au sommet du djebel Madhbah connu comme le haut lieu des sacrifices. La redescente s’effectue par le cours très escarpé et encaissé du wadi Firasah.
Le Deir (Le monastère) se situe sur un plateau à 45 minutes de marche au nord-ouest de la ville. Une rude ascension y conduit, par une voie processionnelle où sont creusées plusieurs centaines de marches. Nous y montons en fin d’après-midi pour bénéficier de l’ombre pendant la montée.
Construit entre les années 40 et 70 de notre ère, le Deir était probablement un lieu de culte. Il devint un monastère chrétien à partir du IVe siècle, d’où le nom que lui donnèrent les Arabes.
Une ultime ascension permet d’admirer de haut l’ensemble de la façade du Khazneh et de poser un dernier regard sur la ville basse.