Le quartier qu’on traverse est ancien, voire très ancien, et les vestiges des époques romaine et médiévale y ont fait place à des constructions plus récentes :
C’est sur l’emplacement des vestiges romains que Raymond V, comte de Toulouse, édifie son palais, de 1155 à 1175. Le château est connu sous le nom de palais narbonnais et il est représenté sur les armes de Toulouse, ci-contre.
Après la réunion du comté de Toulouse au domaine royal en 1271, le château médiéval est occupé par les officiers royaux. Il devient par la suite le siège du Parlement de Toulouse, confirmé en tant que seconde juridiction de France après celui de Paris. Cependant, des difficultés conduisent l’architecte Nicolas Bachelier à la destruction de la forteresse médiévale vers 1550.
Établie sur ces lieux, la cité judiciaire actuelle mêle des édifices construits sous l’Ancien régime et des parties contemporaines.
La place du Salin tire son nom de l’entrepôt du sel - grenier à sel - où les agents royaux percevaient le droit sur le sel.
Le temple du Salin qu’on voit ci-dessous à gauche est aujourd’hui un lieu de culte protestant. Il est installé dans l’ancienne Trésorerie royale, bâtiment du XIIIe siècle remanié au fil du temps.
Le couvent des Carmes de Toulouse, fondé au XIIIe siècle, fut désaffecté à la Révolution française et détruit en 1808. Une place fut aménagée à son emplacement, aujourd’hui occupée par un marché surmonté d’un parking.
Un peu plus loin, la place de la Trinité, créée en 1820, occupe, elle aussi, l’emplacement d’un ancien établissement religieux : le couvent des Trinitaires.
Le musée des Beaux-arts de Toulouse, fondé en 1795, est malheureusement fermé au moment de notre passage.
Ses parties anciennes appartiennent à l’ancien couvent des Augustins de Toulouse. De style gothique méridional, elles datent des XIVe et XVe siècles.
La cathédrale s’élève sur les lieux d’une première chapelle édifiée au IIIe siècle par Saturrnin, premier évêque de Toulouse, et reconstruite par Exupère 150 ans plus tard. Aucun vestige n’en est connu, pas plus que d’une église carolingienne mentionnée en 844.
À la fin du XIe siècle, l’évêque Isarn lance la construction d’un édifice roman dédié à Saint-Étienne. Cette cathédrale à trois vaisseaux est dominée par un massif occidental à deux tours.
De cet édifice, il subsiste seulement l’emprise des murs latéraux, les vestiges de la tour nord, noyés à la base du grand clocher actuel, ainsi que des restes d’une galerie du cloître des chanoines. On distingue en particulier la tour sur la photo ci-contre.
À partir de 1210, l’évêque Foulques décide de réédifier la cathédrale. Il surélève les murs latéraux de l’église romane pour lancer de puissantes voûtes sur croisées d’ogives couvrant de leur portée unique les trois vaisseaux précédents.
C’est la nef dite "raimondine" dont les voûtes étaient probablement, au moment de leur achèvement, les plus amples d’Europe occidentale. Elle constitue le premier exemple du style gothique méridional.
Cette partie de l’édifice apparaît en pierre blanche sur la vue ci-contre. Elle fut par la suite ornée d’une rosace dès le XIIIe siècle puis, au XVe siècle, d’un portail.
Mais dès la fin du XIIIe siècle, le rattachement du comté de Toulouse au domaine royal en 1271 conduit à envisager une reconstruction dans le goût de l’Île-de-France.
Des travaux sont engagés à partir de 1272. Ils destinaient la vieille nef raimondine à disparaître au profit d’un édifice plus vaste et beaucoup plus lumineux, à l’image des monuments du Nord de la France. La reconstruction resta inachevée et la vieille nef de style gothique méridional ne fut jamais abattue, vraisemblablement par manque de moyens.
Seul le chœur en style gothique du nord fut construit. Il ne fut voûté qu’au XVIIe siècle, après un incendie qui détruisit le voûtement de bois. Enfin le transept nord ne fut terminé qu’au XXe siècle.