L’oasis d’Ispahan fut habitée dès l’Antiquité mais seule son histoire récente est connue. Elle joua un rôle important dès la conquête arabe, au VIIe siècle, puis prospéra grâce au commerce de la soie et des textiles. Les Seldjoukides en firent leur capitale au XIe siècle et y édifièrent la mosquée du vendredi. La plus ancienne construction seldjoukide qui reste debout est cependant le portail de la mosquée d’Hakim
Si la ville fut relativement préservée par les Mongols au XIIIe siècle, Tamerlan y commit par la suite de terribles massacres.
Au XVIe siècle, les Ottomans effectuent des incursions régulières en Azerbaïdjan et en Arménie. Désireux de s’éloigner de la menace ottomane, les souverains safavides font alors d’Ispahan leur troisième capitale, après Tabriz et Qazvin. Shâh Abbâs Ier fait concevoir pour la ville un plan d’urbanisme extrêmement novateur et c’est de son règne que datent les monuments les plus célèbres de la ville : la place de l’Imam, la mosquée de Sheikh Lotfollah, la mosquée du Shâh, le palais Ali Qapu, le pavillon Chehel Sotun. Le palais des Huit paradis ou Hasht Behesht est plus tardif.
C’est aussi de l’époque de Shâh Abbas Ier que date l’établissement d’une importante communauté arménienne installée dans le quartier de la Nouvelle Djolfa.
La ville compte aussi de nombreux mausolées et imâmzâdehs.
Les ponts d’Ispahan sont pour la plupart de belles constructions d’époque safavide. Le pont Sharestan est nettement plus ancien.
Le décor ci-dessus reprend un dessin de l’architecte marseillais Pascal Coste (1787-1879) qui, après avoir travaillé pour le vice-roi d’Égypte Mehemet Ali, obtint l’autorisation de voyager en Orient. Associé au peintre Eugène Flandin, il visita Ispahan, Chiraz, les ruines d’Ecbatane, Bisotoun, Taq-e Bostan, Kangavar, Pasargades et Persépolis, où il réalisa de nombreux croquis. De retour par Bagdad, il releva les ruines de Séleucie du Tigre, de Ctésiphon et de Babylone.
Le Tchaharbagh est le nom de l’avenue principale d’Ispahan, une perspective verdoyante située à l’ouest de la place de l’Imam. Ce quartier fut aménagé au XVIIe siècle pour des palais, en même temps que la place de l’Imam. Aujourd’hui, on y trouve en particulier les musées et les universités des beaux-arts.
À proximité, sous les arcades de la place de l’Imam, des artisans et artistes continuent à pratiquer les arts traditionnels : miniature, impression sur tissus...
Toute une partie du quartier historique a été rasée pour établir, en souterrain, un vaste nœud routier accompagné d’une gare routière qui déleste un peu la circulation de surface. L’espace libéré constitue la Vieille place, Meydân-e ’Atiq, réplique malheureusement encore déserte de la place de l’Imam.