Paul Fondeur, le père d’Eugénie, était pompier. Gaston Michez, le mari d’Eugénie, était aussi pompier. On peut imaginer que leur rencontre est liée à cette profession commune. Mais nous ne disposons que de rares informations sur leurs vies de pompier. Nous les résumons ici.
Né en 1861, Paul Fondeur était de la classe 1881. Au conseil de révision, il fut dispensé de service militaire comme « ainé d’orphelins ». Il fit deux périodes d’exercices d’un mois en 1888 et 1890 dans le 110e Régiment d’Infanterie à Dunkerque. Il fut classé « non disponible comme sapeur-pompier à Lille à partir du 23 septembre 1895. »
En 1906, au mariage de sa fille Eugénie, il exerçait la profession d’emballeur. En 1907, à la naissance de sa petite-fille Renée, il était employé. Un des témoins était cependant pompier.
Le faire-part de son décès rappelle qu’il fut « Président Honoraire et Fondateur de la Société de Secours Mutuel des Sapeurs Pompiers » et qu’il avait obtenu la « Médaille d’Or de la Mutualité » [1]. On ne pouvait la recevoir qu’après un nombre important d’années consacrées au Secours mutuel.
Gaston Michez s’engage volontairement pour quatre ans à Lille le 20 novembre 1899. Son corps d’affectation dans l’armée active est indiqué comme étant un régiment de sapeurs-pompiers, mais sans autre précision (Lille ou Paris ?). Il devient caporal le 22 septembre 1900. Il obtient le prix d’honneur au sixième concours national de gymnastique de 1904 à Florence. Il passe dans la réserve de l’armée active le 20 novembre 1903.
Différents actes d’état-civil le désignent comme employé de commerce, que ce soit en 1906 à son mariage, en 1907 à la naissance de sa fille Renée ou en 1916 à la naissance de sa fille Madeleine. Mais la fonction de sapeur-pompier n’est jamais mentionnée. Toutefois, certains témoins sont pompiers.
Gaston est mobilisé au bataillon de sapeurs-pompiers le 2 août 1914 à Lille. C’est là qu’il participe à la campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 16 octobre 1918.
L’édition 1920 de l’annuaire Ravet-Anceau décrit le bataillon des sapeurs-pompiers de Lille.
État-major (rue de Malus et rue de Bruxelles)
MM. Boivin, Léon (couronne I.), chef de bataillon - Crombez, Albert (couronne A.), capitaine adjoint major - ...
...
2e compagnie : MM. Barrez, Maurice (couronne A.), capitaine, rue Jeanne d’Arc, 38 - Michez, lieutenant, rue de Fives, 5
...
En outre, il est mentionné que certains officiers du service actif disposaient du téléphone.
Dans les photos de famille, figure celle d’un pompier. En bas de cette photo on trouve une annotation manuscrite : « Vifs remerciements - Souvenir affectueux » signé « A.Crombez le 28 février 1926 ». Il s’agit donc vraisemblablement d’un envoi du commandant Albert Crombez qui remercie Gaston pour une raison qui nous échappe.
Le premier fils de Paul Fondeur, né en 1883, effectue son service militaire au corps de sapeurs-pompiers de Paris du 15 novembre 1904 au 12 juillet 1907. La photo ci-contre - où on pense l’identifier - le montre dans l’uniforme correspondant.
Il est mobilisé le 12 août 1914 dans le 16e bataillon de chasseurs à pied à Lille et est porté disparu à Ramscapelle le 12 novembre 1914.
Le deuxième fils de Paul Fondeur est né en 1898 à Lille.
il apparait en uniforme de pompier sur une photo portant l’inscription "Souvenir du 10 mai 1916" [2].
Les listes électorales de 1936 révèlent qu’il est encore sapeur-pompier à cette date.
Au début du XXe siècle, les corps de sapeurs-pompiers avaient une organisation militaire. La photo montre ainsi le bataillon de Lille en armes à cette époque.
[1] Remplacée en 1936 par l’Ordre du Mérite social
[2] Cette date du 10 mai 1916 n’évoque pas un événement connu