Le site de Madeleine et Pascal

La nécropole de Saqqarah

Tombeaux de l’Ancien Empire
5 octobre 2020, par Madeleine, Pascal

Saqqarah est la vaste nécropole de la capitale de l’Ancien Empire, Memphis. Elle est située à une vingtaine de kilomètres au sud du Caire, sur la rive gauche du Nil. Elle fut utilisée tout au long de l’histoire de l’Égypte antique : les premières dynasties y construisirent des mastabas mais, dès la IIIe dynastie, la première pyramide fut édifiée par Imhotep, l’architecte de Djeser vers 2700 av. J.-C.

La nécropole se développa autour des pyramides royales aux Ve et VIe dynasties. Elle perdit de l’importance au Moyen Empire, le pouvoir étant alors établi à Thèbes. Mais Memphis reprit de l’importance sous les XVIIIe et XIXe dynasties du Nouvel Empire et la nécropole fut à nouveau utilisée par les nobles.

Nous visitons quelques témoignages de l’Ancien Empire :

  • le complexe funéraire de Djeser, autour de la pyramide à degrés (IIIe dynastie),
  • le mastaba de Mérérouka (VIe dynastie),
  • le mastabla de Ka-Gemni (VIe dynastie).
    La pyramide à degrés et le mur d’enceinte du complexe funéraire de Djeser, ruiné

Le complexe funéraire de Djeser

Le complexe de Djeser vu du sud-est
Le complexe de Djeser vu du sud-est
Par MONNIER Franck — Travail personnel

Édifié du vivant du roi Djeser, ce complexe est, dans l’histoire de l’architecture égyptienne, le second ouvrage réalisé en pierre de taille. Il marque une évolution importante de l’architecture monumentale : le tombeau du roi prend, pour la première fois la forme d’une pyramide, innovation qui marque la naissance d’un nouveau type de sépulture.

Deux noms sont à rattacher à cet ensemble :

  • celui de l’architecte Imhotep qui réalisa de proche en proche un ouvrage apparaissant comme un escalier qui donne symboliquement accès au Soleil
  • et celui de l’égyptologue Jean-Philippe Lauer, qui consacra, à partir de 1935, toute sa vie à étudier les vestiges du complexe et, en particulier, à en restituer toute l’ampleur.

L’entrée du complexe, qu’on voit sur la photo ci-dessous, se situe au sud-est d’une enceinte à redans qui a été partiellement restituée.

Restitution de l’enceinte à redans du complexe funéraire de Djeser

Cette construction peut être rapprochée du rempart entourant les tombeaux thinites antérieurs mais également du rempart de la ville de Memphis ou du mur à redans gravé sur certains sarcophages de l’Ancien Empire.

**Le passage sous colonnes

Après avoir traversé le mur d’enceinte, on emprunte une longue salle sous colonnes dont l’ambiance a été restituée.

  • Traversée du mur d’enceinte : plus loin, la (...)
  • Vue vers le mur d’enceinte : gonds de pierre (...)
  • Dans le passage sous colonnade, en se (...)
    Au centre, au fond, la porte précédente
  • Les colonnes imitent un faisceau de tiges de (...)
  • Restitution de la couverture de la colonnade (...)
  • Les colonnes sont en réalité engagées dans un (...)

**La cour sud

Le plan montre, au sud du complexe, une vaste cour : au fond de cette dernière, une sorte de tribune regarde vers la face sud de la pyramide à degrés. La cour était dédiée à la célébration d’une fête de jubilé, la fête Sed ou heb-sed, célébrée traditionnellement et régulièrement à partir de la trentième année de règne d’un roi : le souverain ou un prêtre qui l’incarnait symboliquement y faisait preuve de son aptitude, en particulier physique, à continuer à gouverner l’Empire égyptien.

La cour sud, vue depuis la tribune

Dans le lointain, vers le nord-est, on aperçoit également diverses autres pyramides dont la première est celle d’Ouserkaf (pyramide à faces lisses de la Ve dynastie).

Hiéroglyphe de la fête-sed
Hiéroglyphe de la fête-sed

La photo précédente montre en outre, sur la droite (côté est de la cour), diverses constructions interprétées comme des édicules liés à la fête Sed : leur architecture a en effet la forme du hiéroglyphe de la fête Sed. Mais ce sont des constructions pleines et remplies d’un appareil très ordinaire : seule la façade est en pierre taillée. On voit mieux ces constructions sur l’une des photos qui suivent.

  • Depuis la tribune, vue vers le débouché de la (...)
  • Les édicules dont la forme rappelle celle du (...)
  • Ce mur à redans orné de cobras est le vestige (...)
  • Près de ce temple, une descenderie vers un (...)
  • En regardant vers le sud : le complexe (...)

**En allant vers le temple funéraire et le serdab

Le secteur du temple funéraire proprement dit se trouve au nord de la pyramide. On l’atteint en longeant la face orientale de la pyramide et en passant près de deux pavillons chacun en bordure d’une cour spécifique. Ils sont à l’image des Deux Terres : le pavillon du sud concerne la Haute-Égypte et celui du nord, la Basse-Égypte.

  • L’angle sud-est de la pyramide, escalier (...)
  • Devant la face orientale de la pyramide
  • Façade du pavillon de la Basse-Égypte
  • La cour et le pavillon de la Haute-Égypte
  • Statue de Djeser trouvée dans le serdab de son (...)

Le temple funéraire est presque complètement ruiné. Il n’en reste quasiment que le serdab, une pièce aveugle contenant une statue du défunt, ouverte sur la chapelle funéraire par un trou permettant au défunt de recevoir les offrandes. C’est cette statue qu’on voit au musée du Caire et c’est dans le serdab qu’ont été retrouvés en 1924 les textes hiéroglyphiques désignant Imhotep comme l’architecte de la pyramide.

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Le mastaba de Mérérouka

Le mastaba est un édifice funéraire servant de sépulture aux hauts dignitaires, de l’époque archaïque jusqu’au Moyen Empire. La partie aérienne du mastaba comporte au minimum une chapelle renfermant une statue du défunt. Derrière la statue, une fausse porte sépare symboliquement le monde des vivants du monde des morts et donne accès à un puits, le plus souvent comblé, qui conduit au caveau où sont entreposés le mobilier funéraire et le sarcophage.

Mérérouka était vizir du roi Téti Ier de la VIe dynastie (vers 2330 av. J.-C.). Son vaste mastaba familial échappe au plan simple précédent car c’est un mastaba familial. De plan complexe et considéré comme l’un des plus aboutis du site de Saqqarah, il compte trente-deux salles plus ou moins en enfilade dont certaines sont ornées de scènes de la vie quotidienne gravées ou peintes. La partie plus spécialement dédiée à Mérerouka lui-même débouche sur une grande salle dans laquelle une niche abritait une statue de Mérérouka dont l’original est désormais au musée du Caire.

  • Entrée du mastaba de Mérérouka
  • Décor d’un des piliers d’entrée du mastaba
  • Navigation sur le Nil, dans une barque en (...)
  • Troupeau de bovidés traversant un gué
  • Achat d’un collier chez un orfèvre quelque peu (...)
  • Scribes au travail entre des colonnes (...)
    Penchés vers l’avant, des élèves observent leur (...)
  • Femme respirant une fleur de papyrus
  • Scène de pêche
  • Atelier du boucher
  • Copie de la statue de Mérérouka devant la (...)
  • Scène de la grande salle
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Le mastaba de Kagemni

Kagemni est le nom porté par un autre vizir du pharaon Téti de la VIe dynastie. Son mastaba est proche du précédent. Les vues qui suivent montrent qu’il bénéficia des meilleurs artistes pour la décoration de son mastaba.

  • Entrée du mastaba de Kagemni
  • On trait la vache
  • Ce porcelet a vraisemblablement perdu sa mère (...)
  • Capture des hippopotames dans le Nil
  • Trois registres : le rivage et les travaux (...)
  • Un troupeau traverse un gué. Le petit veau, (...)
  • Des oies en vol ou en marche dans des fourrés (...)
  • Dans une salle du fond du mastaba : c’est là (...)
  • Porteurs d’offrandes
  • Des plateaux de victuailles
  • On tire avec des cordes des jarres supportées (...)
  • On apporte des plateaux de victuailles
  • La fausse porte devant laquelle se trouvait (...)

Article mis à jour le 5 avril 2021