Dans le bulletin municipal de juillet 1990
Ce nom découle très vraisemblablement de l’existence, aux premiers siècles de notre ère, d’une exploitation agricole, qu’on peut situer, d’après les vestiges archéologiques, au nord du village.
Nous pouvons supposer que cette exploitation agricole appartenait à un certain V
Le nom des exploitations agricoles gallo-romaines (villas) est formé très souvent du nom de leur propriétaire suivi d’une terminaison gauloise,
Lorsque les actes notariés cesseront d’être écrits en latin, on constatera que ces terminaisons, dans le langage courant, ont évolué différemment selon les régions.
Exemple pour la terminaison
V
La terminaison
Ce nom, on le voit, ne découle pas de l’étymologie. On peut l’expliquer facilement par l’abondance en Bugey, et dans le voisinage, des localités en
Les habitants de ces localités se sont appelés légitimement, par nécessité euphonique,
Les habitants de Virignin, sans chercher plus loin, ont adopté la même solution. Il n’y a pas de quoi en faire une maladie. Les habitants de C
Raymond Vanbrugghe poursuit sa réflexion dans le bulletin d’octobre 1996
Trois
En français moderne, une façon courante de désigner la propriété d’untel consiste à faire suivre son nom de la terminaison
Dans la partie la plus romanisée de la Gaule, concurremment aux terminaisons
Ainsi, la propriété de
Ainsi, le propriétaire
Autres exemples, pour tout résumer, un propriétaire
J’ai eu l’occasion d’écrire que le nom d’origine
Sur ce point, le bon usage est, sans hésitation, de ne mettre qu’un
Est-ce par un souci de décence qu’on appelle chemin de la
Au plan cadastral, ce chemin est désigné comme chemin de la
Voilà un sujet sur lequel je me suis penché il y a pas mal d’années.
À l’époque, avec quelques amis et avec la bénédiction des autorités compétentes, je fouillais les fossés d’un vieux château, incessamment voués à la pelleteuse, pour cause d’urbanisation.
En face des fenêtres de ce qui avait été la cuisine, on récupérait dans la vase la vaisselle cassée que des servantes expéditives avaient prestement balancée au fossé.
Au droit d’autres fenêtres, la truelle rencontrait d’abord une mince couche de paille plus ou moins transformée en tourbe. Cette paille pourrie regorgeait de menus objets ayant visiblement appartenu à des militaires des débuts de la Révolution : un contingent de troupe avait couché dans la paille et de temps en temps, par hygiène, on avait évacué cette paille au fossé, à grandes fourchées, avec tout ce qu’on y avait perdu.
Au nombre des trouvailles d’un dimanche matin, il y avait un manche de cuillère percé d’un trou de suspension et maladroitement gravé d’un nom :
N’ayant à ce moment-là aucune idée du lieu de recrutement des troupes qui avaient cantonné là, et voyant dans ce nom un indice à exploiter, je me rendis le samedi suivant au bureau de poste, pour chercher, dans les annuaires téléphoniques, où pouvaient habiter des
Le lendemain, la fouille livra deux boutons d’uniforme en laiton, marqués : Garde Nationale Autun. Ayant, par la suite, eu entre les mains un dictionnaire des noms de personnes, j’y appris que
Les noms de famille ont été instaurés au XIIIe siècle ; quand cela intervint, certains prirent le nom de leur mère, exemple : Lamartine ; à Virignin, on a connu une dame
Quand les gens n’avaient qu’un nom de baptême, pour éviter les confusions de personnes, on pouvait, entre autres moyens, multiplier les variantes de ce nom. Ainsi un G
Autrefois, quand on avait à construire une bâtisse de quelque importance, on fabriquait la chaux nécessaire à proximité. Pour cela, on établissait, dans un endroit où abondaient blocs calcaires et bois de chauffe, un raffour, sorte de grande meule creuse en pierres sèches ; le creux, servant de foyer, était alimenté sans faiblir pendant trois jours, au bout desquels les pierres fusaient, donnant la chaux. Une fois la chaux récupérée, le raffour ne laissait pas de trace plus durable qu’une meule de charbonnier.
De même qu’on a connu, dans les villages, des spécialistes qu’on faisait venir pour présider au sacrifice du cochon et aux salaisons, il y avait des spécialistes qu’on appelait pour monter un raffour et surveiller le bon déroulement des opérations. Et, de même que là où il y avait des ponts, il y avait des
Vers l’endroit où se croisent Chemin de Montarfier et Chemin de Pittiou, il devait y avoir autrefois une borne marquant sans doute la limite de deux juridictions. Cette borne était le
Dans leur ouvrage, Le Bugey, La Terre et les Hommes, paru en 1951 à Belley, Gabrielle et Louis Trénard, évoquant les traces des cultes anciens, mentionnent le culte de Saturne à Virignin, sans autre précision. Je suppose que les auteurs n’ont fait que relayer l’opinion de quelque érudit, reposant sur le fait qu’il existe à Virignin un lieu-dit Saint-Sorlin et une fontaine Saint-Sorlin. Saint Sorlin est le nom régional de Saint Saturnin. L’hypothèse serait alors que, pour venir à bout d’un culte à Saturne, l’Église y aurait institué le culte de Saint Saturnin. Simple supposition, mais ici appuyée sur rien.
Saint Saturnin est connu comme apôtre de Toulouse, martyrisé au IlIe siècle. Il a donné son nom à une trentaine de communes de France, mais le plus souvent sous des formes peu reconnaissables à première vue : Saint-Cernin, Saint-Savournin, Saint-Sernin, Saint-Sorlin. Même à Toulouse, où il subit le martyre, la basilique romane qui lui est dédiée est la basilique Saint-Sernin.
Quand, en 1360, le comte Vert vendit à l’évêque de Belley la juridiction sur une partie de la châtellenie de Pierre-Châtel, la nouvelle délimitation descendait de la montagne par la Touvière
Il est probable que, plus anciennement, la source pérenne qui alimente cette fontaine couvrait les besoins en eau de la villa de
La Bassache, ruines sur le chemin de Nant à Pierre-Châtel, a aussi sa source, qui alimente un vaste abreuvoir, une