Construite au plus près du Kremlin et à l’extrémité sud de la place Rouge, la cathédrale Basile-le-Bienheureux est un des édifices emblématiques de la ville de Moscou.
En 1552, le tsar Ivan IV prend la ville de Kazan. soumettant ainsi le khanat de Kazan, une partie de l’ancienne Horde d’or. Pour célébrer sa victoire sur les Tatars, il ordonne la construction d’une église dont les chapelles seront chacune sous la protection d’un saint : celui dont la fête correspond aux évènements les plus marquants du siège.
Une première église en bois est élevée près du Kremlin. Placée sous le vocable de l’Intercession-de-la-Vierge, elle est remplacée, dès 1555-1560, par une église en brique construite par un architecte de Pskov. Chacune des huit chapelles - quatre axiales et quatre plus petites entre chacune des précédentes - est couronnée d’un clocher à dôme, entourant un neuvième clocher, plus gros, qui les surplombe et signale l’église centrale. Chacune de ces chapelles est en réalité une église.
Les neuf églises sont unies par les fondations. Une galerie extérieure, desservie par des escaliers (initialement non couverts) court le long de l’édifice tandis que les chapelles sont réunies par des passages intérieurs voûtés.
Les travaux se poursuivent pendant cent vingt-cinq ans et l’édifice connaît de nombreux remaniements : dès 1583, suite à un incendie, les escaliers d’accès à la galerie extérieure furent couverts et les paliers surmontés de toits pointus, puis les dômes des chapelles remplacés par des bulbes. C’est vers 1680 que l’église fut peinte et les bulbes recouverte des décors saillants de fer et de tuiles qu’on voit aujourd’hui. La vue qui suit est prise en montant depuis le pont de la Moskova. Son orientation est la même que celle du plan ci-contre sur lequel le nord est en haut.
Un dernier oratoire élevé sur la tombe d’un fol-en-Christ, le bienheureux Basile, fut intégré à l’ensemble qui compte ainsi dix églises ! Cet oratoire apparaît sur le plan en haut et à droite, en couleur rosée. Le nom de Basile s’imposa finalement à tout l’édifice.
Cette église se signale par le somptueux tombeau d’argent de Basile. Elle est simplement voûtée et surmontée d’une petite lanterne à un seul étage d’ouvertures.
Avant de pénétrer dans l’église centrale, on passe dans les sous-sols pour admirer une icône du XVIIe siècle, Notre-Dame-du-Signe.
La Mère de Dieu tient les mains levées et tendues, les paumes ouvertes vers l’extérieur, dans un geste traditionnel de prière. Le Christ est représenté dans un médaillon rond, au sein de sa mère. Dans la tradition russe, cette icône reçoit le nom de « Vierge du Signe » ou « Vierge de l’Apparition ». Elle fait référence à la médiation et à l’intercession de la Mère de Dieu auprès du Christ qui apparait (Théophanie). Le Signe est ainsi une image de l’Annonciation.
On reconnaît l’église centrale à la superposition des niveaux d’ouvertures percées dans sa haute flèche en forme de pyramide à base octogonale.
L’église qui suit est nettement moins haute que l’église centrale : sa flèche n’a que deux niveaux d’ouvertures.
En voici une autre, encore moins haute, dont la partie supérieure est ornée d’une Sainte Face.
Dans celle qui suit, nous avons droit à un concert imprévu de musique religieuse orthodoxe.
Et maintenant, voici l’église de Saint-Nicolas-le-Thaumaturge encore appelé Saint-Nicolas-de-Myre ou Saint-Nicolas-de-Bari.
Et les iconostases de deux dernières églises, avant de ressortir.