Cette mosquée qui porte le nom d’un éminent théologien fut construite entre 1602 et 1619 sous le règne de Shâh Abbâs Ier pour l’usage personnel du souverain. Elle fait face au palais Ali Qapu et ne comporte ni cour ni minaret.
En retrait de la façade orientale de la place, un parvis est aménagé devant l’entrée. Il communique au nord et au sud avec la galerie de boutiques qui fait le tour de la place. Il est décoré de mosaïques de faïences sur ses trois côtés.
La salle de prière et le dôme qui la surmonte ne sont pas alignés sur l’axe de l’iwan d’entrée qui s’ouvre sur le parvis. On retrouve ce non-alignement dans la mosquée du Shâh, mais la solution architecturale est différente.
Le dôme est recouvert de tuiles de céramique émaillée. Il mesure extérieurement 22 mètres de diamètre et s’élève à une hauteur de 32 mètres.
La mosquée ouvre sur le parvis par un portail monumental ou pishtaq décoré de mosaïques de faïence émaillée.
Le pishtaq est la structure de maçonnerie sensiblement carrée dans laquelle est creusée une niche d’entrée en forme d’iwan très peu profond. Certains voient dans l’ensemble du pishtaq et de cette niche, une reproduction, à l’extérieur de la mosquée, du mur de qibla et du mirhab.
Une fois le portail franchi, un passage couvert conduit vers la salle de prière.
Le passage est tapissé de carreaux de faîence réalisés à la technique de la corde sèche : les artistes séparaient les couleurs grâce à une sorte de cloison en matière noire (huile ou cire avec du manganèse) posée à l’aide d’une corde. À la cuisson, cette matière brûlait, ne laissant qu’une trace noire.
La clarté de la salle de prière contraste avec la semi-obscurité du passage couvert. La lumière pénètre par les ouvertures à claire-voie du tambour situé en-dessous de la coupole. Celle-ci mesure 18,8 mètres de diamètre et repose sur des murs de deux mètres d’épaisseur.
La salle est édifiée sur une base carrée et le passage du carré au plan circulaire de la coupole s’effectue par quatre grandes trompes lisses descendant jusqu’au sol. Elles alternent, sur les quatre côtés du carré, avec quatre grands arcs de mêmes dimensions que les trompes. Entre ces huit arcs de même taille se trouvent de petits pendentifs à facettes. La coupole surmonte un tambour à 16 baies.
Dans l’architecture traditionnelle des mosquées, le shabestan est un espace enterré ou semi-enterré qui sert de salle d’été. Il peut être rafraîchi par un qanat comme à la mosquée du vendredi de Nayin. La mosquée du vendredi d’Ispahan posède elle aussi un beau shabestan.
Les maisons et les madrasas peuvent aussi posséder des shabestans : c’est le cas de la maison Borudjerdi à Kashan.