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L’avenue de Savoie vers 1921

23 janvier 2022, par Madeleine, Pascal

Pourquoi poser un regard sur le village de Virignin en 1921, il y a une centaine d’années ?

Cet article s’appuie sur une série de cartes postales anciennes qui fournit un aperçu de l’état architectural du chef-lieu et permet de repérer les maisons et ateliers où exerçaient quelques commerçants et artisans qui y étaient établis à l’époque.

Ces cartes postales anciennes montrent donc un état du village tel que l’ont connu les personnes qui apparaissent sur les photos des mariages familiaux. On y découvre en particulier les maisons d’habitation ou les commerces que possèdent certains personnages présents sur ces mêmes photos. On pouvait se demander pourquoi ces personnes apparaissaient dans le cadre familial des Marchand : c’étaient simplement des voisins ou des collègues de travail des mariés ou de leurs parents !

Lors du recensement de 1921, Virignin compte 427 habitants.

Cependant, l’année précédente, l’annuaire Fournier indiquait 1025 habitants, dont près de 500 soldats. Le fort de Pierre-Châtel et la forteresse des Bancs servaient encore de caserne à trois compagnies du 133e régiment de ligne de Belley.

Le fort de Pierre-Châtel est désormais quasiment désert. Il sera acquis ultérieurement par une personne privée, Madame Zappa, en 1932.

Les familles Marchand et Biolley à Virignin en 1921

Les Marchand présents à Virignin en 1921 sont fils de Joseph Marchand qui résidait à Saint-Blaise. Il eut quatre fils (dont un disparut en bas âge et les trois autres atteignirent l’âge adulte) et deux filles.

Deux des trois fils survivants de Joseph Marchand vivent à Virignin en 1921 : ce sont Louis et François. Le troisième, Rambert, habite alors Lyon. Quant à leurs sœurs, Nicole vit à Belley et Eugénie, qui s’était installée à Brens avec son mari Anthelme Guigue, est déjà décédée.

Les encadrés ci-dessous reprennent les termes du recensement de 1921.
[(Chef-lieu

MARCHAND Louis, chef de famille,
cultivateur ; né en 1860 à Virignin

MARCHAND Amélie née ARNAUD, sa femme,
cultivatrice ; née en 1866 à Pollieu

MARCHAND Lucien, son fils,
cultivateur ; né en 1895 à Virignin

MARCHAND Gabriel, son petit-fils, [brun]fils de Marie Marchand, sœur de Lucien[/brun]
sans profession ; né en 1915 à Lyon

[brun]Les sœurs de Lucien ne sont pas présentes : Marie s’est mariée en 1919, Marcelle en 1920 et Marthe en 1921.[/brun]
)][(Chef-lieu

MARCHAND François, chef de famille,
cultivateur ; né en 1857 à Virignin

MARCHAND Françoise née MAUNAND, sa femme,
cultivatrice ; née en 1870 à Marcieux (Savoie)

BIOLLEY Marcel François, son gendre,
cultivateur ; né en 1889 à Gerbaix (Savoie)

BIOLLEY Marie-Louise née MARCHAND, sa fille,
cultivatrice ; née en 1896 à Virieu-le-Grand

ROUGEOT Victor, pensionnaire,
sans profession ; né en 1908 à Lyon

MARCHAND Élise, pensionnaire,
sans profession ; née en 1916 à Lyon
[brun]Élise Marchand ne semble pas faire partie de la famille. Elle a sans doute été placée dans une famille, de même que Victor Rougeot.[/brun]
)]

L’avenue de Savoie sur les cartes postales anciennes

Certaines des cartes qui suivent appartiennent à la collection personnelle de Bernard Paccot que nous remercions.

L’avenue de Savoie est le nouveau nom de l’ancienne route nationale (N 504), entre le carrefour où se situait l’auberge Mollard et la sortie de Virignin vers Yenne. Cette route s’est appelée longtemps « chemin de La Balme à Dortan ».

Une série de cartes postales du début du XXe siècle permet de passer en revue les différents commerces et services qui existaient le long de cette avenue.

Vue d'ensembleLa carte ci-dessus présente une vue d’ensemble de l’avenue. On y distingue très clairement la porte de la maison Biolley-Marchand. Au premier plan, il faut remarquer l’existence, à l’époque, d’une vigne depuis laquelle cette photo est prise.

La vue précédente est prise depuis le carrefour des routes conduisant à Belley (à gauche) et à Brens (à droite). Elle montre, à droite, l’hôtel des Voyageurs mais elle permet surtout de constater l’étagement des cultures (principalement la vigne) entre le village et le bas de la montagne (nom donné par les habitants à la falaise calcaire).

En avançant dans la rueLa carte ci-dessus est assez semblable à celle qui précédait mais la photo est prise avec une focale différente qui permet de mieux apprécier les plans arrière : le fort de Pierre-Châtel et les Étables.

Le bâtiment des PTT apparaît au premier plan de la photo ci-dessus. Une pancarte indique même l’existence d’une cabine téléphonique. En 1921, François Thévenet (43 ans) y est facteur-receveur.

Antérieurement, l’école de garçons se trouvait à l’emplacement de ce bureau de poste, tandis que l’école de filles se situait sur le même trottoir, plusieurs maisons plus haut [2]. Le transfert des écoliers dans la nouvelle mairie-école, proche de l’église actiuelle, eut lieu en 1907. Depuis cette date, une nouvelle école a été construite récemment près de la mairie.

Madeleine se rappelle que Marie-Louise disait être allée à la première école de filles qu’elle situait plus haut que la maison Biolley dans la rue.

À gauche de la photo qui précède se situe l’entrée de la boucherie. Derrière le mur qui la prolonge en direction de la poste [3], se trouvait la cour de la boucherie où était installé un abattoir. [4]

En 1921, Marie Revit, née en 1867 à Thuellin (Isère), est bouchère. Son neveu, Victor Berlioz, né en 1900 à Thuellin, tiendra la boucherie avec elle dès 1926, puis, par la suite, avec son épouse Joséphine de Saint-Germain. Ils auront quatre enfants (Janine, Marcel, Pierrette et Jean Berlioz). Victor sera par la suite maire de Virignin. Son fils Marcel reprendra la boucherie avec son épouse mais il décèdera prématurément. Depuis cette date, il n’y a plus de boucherie à Virignin.

On distingue, en arrière-plan de la photo précédente, l’hôtel-restaurant Guillet qui deviendra plus tard l’hôtel Mollard.

L’accès vers la maison Biolley-Marchand est à droite, sur la vue ci-dessus. On voit bien sur cette photo que la maison située à gauche de ce passage gênait la circulation et on comprend qu’elle ait dû être démolie un beau jour pour élargir la route. Dans le passage qui coduisait à la maison Biolley - Marchand, cette maison avait un escalier extérieur et une petite galerie suspendue. Une plante grimpait le long de cet escalier (sans doute une vigne).

Cette maison était un commerce (épicerie ? ) et la porte du magasin ouvrait directement sur la route. Madeleine a le souvenir de s’être rendue dans le magasin.

Madeleine se rappelle aussi que cette maison était la propriété de Philomène Alamartine, née en 1889, et, par conséquent, contemporaine de Marie-Louise Marchand [5].

On reconnait, dans le café qui se trouve en face, la maison Carotte.
En 1921, Alexis Carotte, né en 1862, est cordonnier avec son fils Pierre né en 1897. En 1936, c’est Pierre qui tient le café.
Claire se rappelle qu’on allait faire remplir son bidon de lait en allant à la porte située dans le bâtiment bas, accolé à l’ancien café. Madeleine se rappelle aussi y êttre allée et précise que le pré Carotte pour les vaches était de l’autre côté de la route, entre la route et l’actuelle maison Cariteau. Le soir, on faisait traverser la route aux vaches depuis ce pré vers une étable située à l’arrière de la maison Carotte.

Sur le trottoir d’en face, se trouvait une boulangerie portant sur la photo le nom de Rubod. Madeleine se rappelle être allée dans cette boulangerie (avant qu’elle ne déménage, dans les années 1960, à quelques centaines de mètres, entre l’hôtel Mollard et le garagiste) et le nom du boulanger, Rubod, qui avait trois filles (Christiane, Janine et Andrée) et un fils.

Auparavant, Anthelme Doncieux, né en 1858, avait été boulanger avec son fils Émile, né en 1883. Émile Doncieux et sa femme ont assisté au mariage de Marcelle Marchand.

Sur la photo ci-dessus, l’auberge se situe au croisement de la route avec le chemin du fort. Des gens sont attablés au café devant cette auberge qui a porté différents noms. Ce fut d’abord l’hôtel Ronchet.

En 1921, Anthelme Ronchet né en 1872 et sa femme Adèle sont hôteliers, aidés par quatre domestiques. Anthelme deviendra par la suite négociant en bois.

L’hôtel Ronchet devient ensuite l’hôtel Cadet, le café devient café-restaurant. L’appellation « La vieille auberge », actuellement encore visible sur les murs, est plus récente. On remarque sur la photo une pompe à essence à côté de l’automobile.

Les professions et fonctions dans le village en 1921

Les professions présentées ci-dessous sont tirées du recensement de 1921, des listes électorales de 1921 et des annuaires comerciaux de 1920 et 1922. On n’évoque pas ici les cultivateurs, les fermiers et les domestiques.

**Les commerçants et artisans

Boulanger Anthelme Doncieux né en 1858 et son fils Émile né en 1883. Émile Doncieux et sa femme ont assisté au mariage de Marcelle Marchand et de François Arnaud
Épicier Claude Morel né en 1869. Claude Morel et sa femme ont assisté au mariage de Marcel Biolley et de Marie-Louise Marchand
François Sallaz né en 1857 avec sa femme Philomène née en 1863 et sa fille Aline née en 1896
Boucher Marie Revit, née en 1867 à Thuellin
Eugène Boilot, né en 1879, résidant à La Folatière
Hôtelier - Cafetier Francisque Lachenal avec sa femme Eugénie, née en 1858
Anthelme Ronchet, né en 1872, avec sa femme Adèle, née en 1872
Cordonnier Alexis Carotte, né en 1862, et son fils Pierre, né en 1897
Laurent Mougin, né en 1898, résidant au Mollard
Menuisier Les frères Jules, né en 1872, et Antoine Foraz, né en 1878
Serrurier Philippe Quentin, né en 1884
Charron Marie Guillaume Bénollet, né en 1864, et son fils Anthelme, né en 1895
Chiffonnier Claude Massé, né en 1888
Tailleur d’habits Claude Bange, résidant à proximité de la maison Biolley-Marchand
Chauffeur Jules Tellier, né en 1870
Joseph Masset, né en 1892
Jardinier Claude Bouvier
Maréchal-ferrand Antoine Deville
Hippolyte Minand
Meunier Jean-Marie Parnin, né en 1872, résidant au moulin de La Folatière
Claude Malenjod né en 1869, résidant au moulin de Livroux
Fromager Hermann Schwab, né en 1897 en Suisse
Marchand de bois Louis Gâche, né en 1876
Marchand forain Saturnin Martin, né en 1850
Cantinière Étiennette Décroze dont la profession est liée à la garnison qui venait de disparaitre
Couturière Aline Minand né en 1895, résidant à Lassigneu
Charpentier Joseph Boilot né en 1850, résidant à La Folatière

**Les autres professions et fonctions

Maire Francisque Lachenal. C’est lui qui a signé le dossier du recensement. Son adjoint Louis Bel lui succédera en 1923
Intituteur Claudius Maréchal, né en 1875
Institutrice Marie-Françoise Collet, née en 1870. Mlle Billet la remplacera en 1925
Facteur-receveur François Thévenet, né en 1878
Receveur-buraliste Jean-Baptiste Duquesne, né en 1890
Prêtre Aimé Perrin, né en 1865
Sage-femme Mariette Grivet, née en 1856, et sa fille Pauline, née en 1891
Régisseur à Montarfier Joseph Barozat, né en 1866
Régisseur aux Étables Joseph Prudhon, né en 1873
Comptable Constant Lachenal, né en1895

L’avenue vers 1945

Nous terminons l’article par deux photos plus récentes prises sur cette route.

Marie-Louise et Marcel vont voter.
Marie-Louise et Marcel vont voter

On peut penser que cette photo a été prise parce que c’est la première fois que Marie-Louise allait voter. C’est en effet 1e 29 avril 1945, il y a 75 ans, que les Françaises s’exprimaient dans les urnes pour la première fois, pour des municipales, premières élections en France depuis la Libération. Ce fut l’élection d’Henri Maret comme maire de Virignin. Il est présent sur la photo de mariage de Jean Gay et Odette Marchand.

L’avenue vers 1974

Élodie entre la Génie et Claire à Virignin (Photo de Mariette)

La Génie était une fille Vachod mais on ne connait à l’époque qu’une Jeanne Vachod (1895-1976). "Génie" ne serait donc pas un diminutif d’Eugénie mais de Jeanne.

[1Née le 15 avril, Simone n’apparaît pas dans le recensement daté du 31 mars.

[2Article Virignin dans "Richesses touristiques et archéologiques des communes rurales du département de l’Ain, 1994".

[3On lit "COURRIER" sur le pignon de la poste.

[4Madeleine se souvient que cet abattoir fonctionnait encore dans les années 1950-60.

[5Philomène Alamartine est une des filles d’Anthelme Billet qui vendit à François Marchand la maison qui constituera une partie de la maison actuelle.


Article mis à jour le 7 février 2022