En 1215, Dominique de Guzmán, futur saint Dominique, fonde à Toulouse le premier couvent de la branche masculine de l’ordre mendiant des Frères prêcheurs : il s’agit de promouvoir la prédication de l’Évangile et de lutter contre l’hérésie cathare. Les Frères prêcheurs seront appelés Dominicains dès le XIIIe siècle et, beaucoup plus tard, Jacobins, en référence à leur grand couvent de Paris qui était situé rue Saint-Jacques.
Édifiés entre le XIIIe et le XIVe siècles, les bâtiments du couvent des Jacobins de Toulouse sont constitués d’une église, d’un cloître, d’une salle capitulaire, d’un réfectoire et d’une chapelle, la chapelle Saint-Antonin. Ils sont entièrement édifiés en brique et sont considérés comme des joyaux de l’art gothique languedocien.
Dédiée à saint Thomas d’Aquin, l’église présente la particularité d’avoir un vaisseau à deux nefs : l’une, au nord, réservée aux moines et attenante au cloître et l’autre, au sud, pour les fidèles venus entendre les prédications. Ces deux nefs sont séparées par une série de piliers.
Depuis 2018, les piliers qui séparent les deux nefs sont éclairés par une installation lumineuse et sonore commandée par la Mairie de Toulouse à l’artiste Sarkis : elle est constituée de tubes fluoresents soutenus par des cordes de chanvre : intercalés entre les piliers qui séparent les nefs, ils les éclairent par de douces lumières diversement colorées.
Une chapelle de la nef des moines accueille les reliques de Saint Thomas d’Aquin.
Né en Italie méridionale, Thomas entra en 1244 dans l’ordre des Prêcheurs. Il étudia et enseigna la philosophie d’Aristote, lut Saint-Augustin, les pères de l’église et la Bible et rédigea une Somme de théologie visant à réconcilier foi et raison. Il fut canonisé en 1323 et, dès 1368, le pape Urbain V remit ses reliques à son ordre pour qu’elles soient vénérées dans la ville qui avait vu naître les Dominicains.
Dans une autre chapelle se trouve une œuvre du peintre Arcabas (1926-2018) : l’Hommage à Bernanos. C’est un polyptique de 5 mètres de côté, conçu par l’artiste en 1962 contre l’oppression et l’injustice, en mémoire des événements de la guerre d’Espagne.
Cet artiste a également décoré la petite église de Saint-Hugues-de-Chartreuse.
Achevée en 1303, cette salle dont les voûtes sont soutenues par des arcs diaphragmes est l’un des plus vastes réfectoires monastiques de l’époque médiévale. Elle accueillit au XIVe siècle un banquet offert par le comte de Foix Gaston Phébus au roi Charles VI.
Lors de notre visite, le réfectoire hébergeait précisément une exposition consacrée au festin médiéval.
Cette chapelle fut construite et décorée entre 1335 et 1341 aux frais d’un frère prêcheur évêque de Pamiers. Elle était destinée à recevoir les tombes des chanoines et la dépouille de son fondateur.
Son décor peint à la détrempe est en relation avec le texte de l’Apocalypse de saint Jean.
Le couvent des Jacobins se situe dans un quartier très dense et rendu inaccessible par de nombreux travaux au moment de notre visite. Il fallut en particulier s’éloigner beaucoup pour apercevoir enfin la façade occidentale de l’église.