Le sanctuaire bouddhique de Maijishan est situé sur la route du pélerinage vers l’Inde par la voie terrestre, tout comme ceux de Bingling, de Mogao ou de Kizil. Maijishan doit son nom à la montagne (shan) en forme de meule de paille (maiji) où sont creusées les grottes.
Dans la tradition indienne, les moines sont des errants qui s’abritent dans des grottes pendant la saison des pluies. À Maijishan, les grottes, au nombre de 194, ont été excavées dans une falaise tendre. Elles étaient rendues accessibles par des systèmes de passerelles en bois.
Les moines y menaient une vie recluse, les grottes servant à la fois d’abri et de lieu de méditation. Mais les moines n’étaient pas pour autant coupés du monde : ils vivaient en effet des offrandes de laïcs et des donations de commerçants ou de riches voyageurs qui finançaient l’ornementation des grottes. La vie des moines était consacrée à la vénération d’images saintes et à la méditation sur les existences et les paroles du Bouddha. Certains moines étudiaient les textes des Écritures rédigés en langues indiennes et les traduisaient en chinois.
Les premiers oratoires de Maijishan sont datés de la fin du règne des Qin postérieurs (386-417). Les plus tardifs datent de la période Song (960-1279). Mais les grottes ont été entretenues, restaurées et repeintes jusque sous les Ming et les Qing.
La roche de Maijishan est relativement tendre et ne se prête pas à la sculpture. Les statues y ont donc été façonnées en argile, sur une armature. La photo qui suit montre un ensemble monumental d’une quinzaine de mètres de haut situé du côté occidental de la falaise : le Bouddha de la Lumière infinie, Amithaba, est au centre. Il est entouré de deux boddhisatvas mais celui de droite s’est effondré. On aperçoit donc les trous où étaient fixés les madriers supportant l’armature de cette statue, armature constituée de branchages ou de paille. Une fois modelées, les statues étaient lissées avec une argile plus fine puis peintes.
Quelques centaines de mètres plus loin, on découvre la partie orientale de la montagne.
La paroi orientale est dominée par un groupe de trois statues d’une quinzaine de mètres de haut datant de l’époque Sui (581-618) :
Sur la partie droite de cette photo apparait une superposition de six rangées de statues : il s’agit de petits Bouddhas assis. L’ensemble est parcouru, dans sa partie supérieure par la Galerie des mille Bouddhas, décrite plus loin.
Plus haut sur la gauche se trouve un ensemble de grottes gardées par des statues colossales qui sera également présenté plus loin.
Les plus anciennes grottes se trouvent à la partie inférieure de la paroi. Elles montrent des exemples de réalisations inspirées par la statuaire indienne.
Cet ensemble comporte sept niches contenant chacune un Bouddha assis entouré de deux disciples ou de deux boddhisatvas. Les statues ont été refaites sous les dynasties Song (920-1279), Ming et Qing et les peintures aux époques Ming et Qing.
Cette galerie suit, sur une longueur de 36 mètres, les deux rangées supérieures des six niveaux de bouddhas superposés. Cet ensemble date de la dynastie des Zhou du nord (557-581).
Un premier ensemble de sept niches contigues est protégé par deux grandes statues de gardiens ou dvarapalas en argile peinte : ces protecteurs des lieux sacrés datent de l’époque des Zhou du nord (557-581) et ont été restaurés sous les Song (920-1279).
On découvre plus loin un autre groupe de niches lui aussi défendu par une statue colossale de gardien adossée au mur qui ferme les grottes.