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Abbaye Notre-Dame de Fontevraud

14 janvier 2016, par Madeleine, Pascal

Photographies prises en juillet 2012.

L’ensemble monastique de Fontevraud fut, du XIIe siècle à la Révolution, l’une des plus grandes abbayes bénédictines. Fontevraud est célèbre pour son église abbatiale romane, nécropole dynastique de la famille Plantagenêt, ses cuisines romanes, ainsi que de vastes bâtiments conventuels des XVIe et XVIIe siècles.

Brève histoire de l’abbaye de Fontevraud

L’abbaye Notre-Dame de Fontevraud fut fondée en 1101 par Robert d’Arbrissel, un ermite qui avait reçu du pape Urbain II une mission de prédication apostolique. D’inspiration bénédictine, l’ordre de Fontevraud essaima rapidement sur un vaste territoire allant de l’Angleterre à l’Espagne. On compta plusieurs centaines de prieurés dépendant de l’abbaye de Fontevraud.

L’abbaye fut au départ un monastère mixte, accueillant femmes et hommes au sein des mêmes bâtiments. Elle fut rapidement agrandie en monastère double dans l’esprit de la réforme grégorienne. L’abbaye s’attira la protection des comtes d’Anjou puis celle de la dynastie des Plantagenêt qui en firent à partir de 1189 leur nécropole. Cent ans plus tard, la disparition de l’empire plantagenêt entraîna le déclin de Fontevraud.

À partir du XVIe siècle, des abbesses issues de la famille royale de Bourbon entreprirent la rénovation architecturale d’une grande partie des bâtiments existants et en édifièrent de nouveaux. À la fin du XVIIe siècle plusieurs abbesses qui avaient vécu à la cour introduisirent une certaine vie mondaine à l’abbaye où furent élevées par la suite les quatre plus jeunes filles de Louis XV.

La Révolution française entraîna l’expulsion des religieuses en 1792. Les bâtiments se transformèrent sous l’Empire en un établissement pénitentiaire qui fut, jusqu’en 1963, l’un des plus peuplés de France.

Le chevet de l’église abbatiale

Les quatre monastères

Les bâtiments de Fontevraud, aujourd’hui
Les bâtiments de Fontevraud, aujourd’hui
Auteur : Sémhur

L’ensemble monastique se composait de quatre établissements :

  • Le plus important était le prieuré Sainte-Marie ou du Grand-Moûtier qui hébergeait les moniales de chœur, contemplatives. Autour de l’église abbatiale étaient regroupés le cloître, les bâtiments conventuels, dont la salle capitulaire, les dortoirs et l’infirmerie ainsi que les cuisines romanes.
  • Le prieuré Saint-Lazare, dont l’église date du XIIIe siècle, était à l’origine dédié aux moniales qui soignaient les lépreux. Il fut reconstruit au XVIIe siècle.
  • Le prieuré de Saint-Jean-de-l’Habit était réservé aux hommes et sous l’autorité de l’abbesse. Il n’en reste rien aujourd’hui car il fut démoli et utilisé comme carrière.
  • Enfin, le prieuré de Sainte-Marie-Madeleine hébergeait les converses. Ses ruines avaient disparu sous des remblais de l’époque carcérale mais il fait actuellement l’objet de fouilles archéologiques.

L’église abbatiale

Édifiée entre 1105 et 1165, l’église abbatiale impressionne par sa sobriété et ses dimensions. Elle est construite en tuffeau, une pierre calcaire tendre, extraite à proximité de l’abbaye dans des carrières souterraines.

Plan de l’église abbatiale, dressé par Violet-le-Duc

Elle est constituée d’une nef couverte par quatre coupoles, d’un transept saillant avec deux chapelles orientées et d’un chœur ceint d’un déambulatoire et de trois chapelles rayonnantes. L’édifice a une longueur totale de 90 mètres.
Dans la nef sont disposés aujourd’hui les gisants de quatre membres de la dynastie Plantagenêt : Henri II, roi d’Angleterre, son épouse Aliénor d’Aquitaine qui fut antérieurement reine de France, leur fils Richard Cœur de Lion ainsi qu’Isabelle d’Angoulême, épouse de leur fils cadet, Jean Sans Terre.

Le cloître

Le cloître, de 59 mètres de côté, dessert l’abbatiale, la salle capitulaire, le réfectoire, les cuisines ainsi que les dortoirs.

Le cloître initial, du XIIe siècle, fut reconstruit au XVIe siècle. La galerie la plus ancienne est la galerie sud, construite en 1519 et dotée d’épais contreforts entre lesquels s’ouvrent des arcs géminés en plein cintre.

Les autres galeries, à peine postérieures, furent reconstruites dès 1548.

La salle capitulaire

La salle capitulaire ouvre sur l’aile orientale du cloître. Ses murs sont ornés de peintures réalisées au XVIe siècle qui représentent des scènes de la Passion du Christ.

Les cuisines

Les cuisines et le réfectoire, au bout de l’aile sud du cloître qu’on reconnaît à ses puissants contreforts

La forme octogonale du bâtiment des cuisines et sa toiture hérissée de multiples cheminées couvertes en « écailles de poisson » en font une singularité architecturale. Ces "cuisines" pourraient aussi avoir été un fumoir où l’on préparait le poisson, aliment principal des moniales.

Autres bâtiments


Article mis à jour le 5 décembre 2021