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Les Compagnons de France, artisans de la Révolution

Le Téméraire, n° 39, 20 juillet 1943
6 octobre 2019, par Madeleine, Pascal

Les Compagnons de France sont un mouvement de jeunesse vichyste créé en août 1940 par Henry Dhavernas et dissous en 1944 par le régime de Vichy. L’esprit est patriotique, anti-collaborationniste, proche de certaines positions résistantes se voulant malgré tout fidèle au maréchal Pétain et prônant une régénération française dans le cadre des valeurs (pas toutes, pas l’antisémitisme) de la Révolution nationale.

La Révolution nationale est l’idéologie officielle du régime de Vichy (juillet 1940 à août 1944), pendant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie. La volonté de « révolutionner » la société française et l’État explique l’intense activité législative du régime, avec 16 786 lois et décrets promulgués en quatre ans.
[/D’après Wikipédia/]


Au lendemain de la défaite, le Maréchal Pétain a pris le pouvoir. Il a montré au peuple de France qu’on s’était moqué de lui, qu’on s’était moqué de la sueur des travailleurs comme du sang des soldats. Et il a demandé au peuple de France de faire, derrière lui, la Révolution de la Justice.

Les profiteurs du régime déchu ont fait semblant de ne pas entendre son appel. Ils se sont employés sournoisement à lui mettre des bâtons dans les roues. Les braves gens ont dit : « Le Maréchal, c’est un brave homme » et ils ont attendu qu’il fasse tout seul « sa révolution ».

À côté de ceux-là, il y a des hommes qui ont essayé de faire quelque chose pour l’aider. Ceux qui ont entrepris la lutte isolément ont vite été découragés par l’inertie de la masse.

Seuls gardent la foi ceux qui ont su se grouper pour mettre en commun leur volonté d’action révolutionnaire. Au rang de ceux-là figurent les Compagnons de France.

Ils n’ont pas eu peur de se compromettre. Face aux hésitants, ils ont revêtu un uniforme qui les pose comme partisans du Maréchal et artisans de la Révolution. Et depuis qu’ils existent ils ont travaillé dans ce sens.

En septembre 1940, les cadres du mouvement sont mobilisés pour l’encadrement des jeunes chômeurs réfugiés. Tâche pénible, ingrate, dont les gens qui ne font rien critiquent de loin la réalisation, sans se faire la moindre idée des difficultés considérables qu’elle présente.

En mars-avril 1941, le mouvement organise pour ces mêmes travailleurs, primitivement employés à des besognes de manœuvres, des écoles professionnelles, des centres artisanaux, des fermes modèles.

En juillet-août de la même année, les Compagnons de Chantiers comme les Compagnons de Cités contribuent grandement au succès de la bataille du blé dans le cadre au service civique rural. Les deux mois suivants sont employés dans les mêmes conditions à la bataille du vin.

En janvier-février 1942, le mouvement mène une campagne active contre les trafiquants du marché noir.

L’été dernier, comme le précédent, les Compagnons ont contribué à rentrer les récoltes et ont de plus mené vigoureusement leur campagne pour la santé des jeunes Français, le sport, le plein air.

Et tout cela s’est accompli dans une ambiance de bonne humeur et d’enthousiasme : la lutte engendre toujours l’entrain et la gaîté. Les Compagnons n’ont pas perdu de temps à élaborer pour leur usage personnel une doctrine subtile. Ils n’en ont pas eu le loisir, d’abord. Et puis les messages du Maréchal sont là qui leur suffisent. Ils lui ont fait confiance une fois pour toutes et, là où ils se trouvent, dans leur usine, dans leur quartier ou dans leur village, ils s’unissent pour faire appliquer les directives du Chef de l’État.

Ils ont compris que la masse du peuple ne se convertirait pas à la Révolution tant que des gens convaincus ne l’auraient par partiellement réalisée. Et ils ont dit : « Nous serons de ceux qui auront donné l’exemple. » Certes, ils ne se prennent pas pour des héros ou des saints. Et leurs chefs savent bien qu’ils commandent des jeunes qui, comme tous les jeunes Français, ont souffert moralement et physiquement des erreurs d’avant-guerre. Mais ils pensent que l’action révolutionnaire, avec ses multiples aspects, contribuera pour une large part à leur donner les qualités qui leur font défaut.
[/R.V./]


Article mis à jour le 15 octobre 2019