Le site de Madeleine et Pascal

La robe jonquille

Le Téméraire n° 40, 20 août 1943
6 octobre 2019, par Madeleine, Pascal

Ce texte est un conte où Raymond Vanbrugghe laisse aller son imagination, comme il aimera à le faire toute sa vie, avec mille détours.

Il y raconte la pitoyable histoire du malheureux Verhoven : le Destin a pris pour le héros l’allure d’un esprit infernal qui l’a conduit jusqu’au suicide, dans le canal, près de l’écluse.

Avec Verhoven et Van der Gulst, la Flandre est là, une fois de plus.


C’est une histoire qui est difficile à croire, tant à un certain endroit le Destin y prend l’allure d’un esprit infernal, clairvoyant, haineux, affreusement spirituel. Mais c’est justement parce qu’il a pris cette allure sinistre que l’histoire vaut la peine d’être contée.

C’est dans une coïncidence satanique (je ne déciderai pas si elle est ou non le fait d’un être conscient) que réside tout le curieux, toute la sombre ironie de l’aventure, tout ce qui, à vrai dire, en fait une aventure atroce, lugubre, et non un banal fait divers, de ceux dont on parle à peine dix minutes chez le coiffeur, une demi-heure chez la coiffeuse.

Fac-simile du début de l’article : le lieu du dénouement du drame
Voici l’histoire. Quand Arthur Verhoven, fils d’Arthur Verhoven, de la rue de Paiscielles, eut décroché son titre d’ingénieur, il se sentit léger, léger : le temps de sa jeunesse studieuse était passé. Il se promena dans les rues grouillantes de monde avec, aux oreilles, l’air des Mousquetaires : « Vive l’amour et les chansons ». Et il respira à pleins poumons l’air de la liberté.

Il croisa une fille qui portait une robe jonquille, d’un certain jonquille qui rappelait la couleur du ventre du canari. Or il avait, depuis sa plus tendre enfance, un faible pour cette espèce de jonquille. Sur le champ il comprit le pourquoi de la chose et il s’aperçut qu’il devenait follement amoureux de la jeune personne en question.

Comme elle était à peu près dans les mêmes dispositions que lui, il n’eut pas, ainsi qu’il me l’expliqua longuement quelques semaines plus tard, « à se casser le mouron » pour l’entrée en matière. Il lui dit qu’elle avait une très belle robe jonquille qui faisait les délices de yeux. Elle répondit qu’elle était enchantée de lui procurer ce plaisir et qu’il pouvait prendre tout le temps de la regarder. Il lui proposa une chaise à la terrasse d’un café :
« Qu’est-ce que vous prenez ?
— Une citronnade, pardi ! »
Il éprouva que l’humour était la chose qu’il préférait au monde après cette certaine couleur jonquille, non sans n’importe quel humour, mais cette espèce précise d’humour qui fait dire des choses aussi à propos que celle-là, et avec une telle grâce. II sentit du même coup décupler l’intensité de son amour.

Je crois que c’est l’histoire de la citronnade qui lui suggéra, quelques semaines plus tard, l’astucieuse remarque du citron. Mais il n’y a rien de certain. Il était assez spirituel pour la trouver tout seul. En attendant, la conversation qu’ils eurent de part et d’autre de leur table de café fut tout entière basée sur ce postulat simpliste que rien ne saurait s’opposer au mariage d’un jeune homme et d’une jeune fille qui brûlent l’un pour l’autre. C’était une gaminerie mais ils y croyaient tous les deux dur comme fer. Quand ils se quittèrent les choses étaient très avancées. Ils se revirent : le charme persista, même quand elle eût changé de robe. Ils n’avaient l’un et l’autre aucune expérience de la vie. Au bout d’un mois, ils convolèrent en justes noces : Verhoven était un homme qui agissait sous l’impulsion du moment, sans peser le pour et le contre.

La cérémonie se déroula dans la plus stricte intimité car ce genre de mariage intempestif n’était pas dans les mœurs des deux honorables familles et elles considéraient cela comme une folie sans avenir, à laquelle il fallait ne pas donner de publicité. Au sortir de l’église, Verhoven se mit en quête d’une place pour vivre ; on lui en proposa une aux Feux et Balises, pour le mois suivant. Les conditions lui parurent honnêtes et sans chercher plus loin il accepta. Il avait l’habitude de se décider vite. Le cœur tranquille pour l’avenir, ils passèrent une lune de miel édénique comme il en est question dans les romans à 3,95.

À la fin du premier mois aux Feux et Balises, sa femme lui annonça du même coup qu’elle avait tout juste bouclé le budget avec son traitement et que, pour employer le langage fleuri du vieux Shakespeare « son sein gonflé attestait bon labour » ce qui, s’adressant à son mari, pouvait être considéré comme une manière de félicitations à elle, les premières qu’il reçût sur le chapitre de la paternité. C’est bien comme cela qu’il prit la chose et il fut heureux de l’événement.

De la synthèse des deux nouvelles, il tira cette conclusion qu’il fallait aviser aux moyens d’obtenir des émoluments plus substantiels qui lui permissent d’amasser un petit fonds de roulement, d’une façon générale pour les événements onéreux qui pourraient survenir et en particulier pour l’arrivée du bébé. Sa femme était bien d’accord avec lui là-dessus et ils aboutirent tous deux à cette idée qu’il devait absolument se distinguer aux Feux et Balises.

En effet, on avait pris Verhoven à l’essai, en lui laissant entendre qu’évidemment, pour débuter, ce n’est pas gras, mais que s’il donnait satisfaction.... Il se mit donc en devoir de donner satisfaction.

J’ai dit que c’était un garçon qui se décidait vite et un peu à la légère. Il pensa, et sa femme avec lui, que c’est par son travail qu’on se distingue et ils cherchèrent toute une soirée quel genre de travail titanesque ils pourraient entreprendre. (Ils pensaient encore que le travail intéressant pour un ingénieur, c’est celui dont ses subordonnés ne peuvent pas s’acquitter, faute d’instruction.)

Verhoven était chargé, aux Feux et Balises, de la partie entretien des engins de signalisation. Il avait passé son premier mois à reconnaître le matériel et, d’après les vagues lumières qu’il avait sur la question, il lui semblait que tout cela était en retard d’au moins un quart de siècle sur ce qui se faisait alors.

Ils pensèrent donc qu’il serait intéressant d’étudier et de mettre au point un projet de modernisation des engins, de façon à présenter à la direction un devis de mise à jour : « magistral et irrésistible » (tels furent les propres termes de Verhoven auxquels sa femme battit des mains). Ils calculèrent qu’il y aurait du travail pour trois bons mois en peinant ferme. Et dès le lendemain, ils se mirent à l’ouvrage. (Ils n’avaient pas l’habitude de faire trainer les choses en longueur.)

Mme Verhoven écrivit dans tous les ports de l’Ancien et du Nouveau Monde pour demander des documents sur les phares, sémaphores, bateaux-feux, bouées à cloche, à sirène et a gaz. Et au fur et à mesure qu’elle recevait les documents, elle les classait, soulignait les passages intéressants et traduisait les opuscules anglais, abrégeant d’autant le travail de son mari.

Je ne crains pas de m’avancer trop en affirmant que, parmi toutes les personnes célèbres qui ont défrayé la chronique du monde, à dater de la naissance de Confucius jusqu’à nos jours, et dont les noms sont orthographiés en caractères gras dans la partie historique des dictionnaires, il n’y en a pas plus de sept ou huit en Asie, trois en Europe qui se sont adonnés à un travail avec, je ne dis pas plus, mais autant de sérieux qu’ils firent l’un et l’autre.

Ils se serrèrent la ceinture, car Verhoven dut acheter pas mal de bouquins à tirage réduit dont chacun coûtait la nourriture d’un jour pour deux personnes. Pendant ces trois mois, ils n’allèrent pas une seule fois au théâtre, ni au cinéma, ni au concert. Ils ne sortirent point le dimanche.

Au terme fixé, il s’avéra qu’un quatrième mois serait nécessaire pour mener à bien l’œuvre entreprise : il restait à établir le devis estimatif du projet, déduction faite de ce qu’on pourrait retirer de la vente du vieux matériel à un entrepreneur de démolitions et aux marchands de ferraille.

À la fin du quatrième mois, des documents parvinrent de Suède qui obligèrent à réviser une partie du travail, ce qui demanda encore un mois. Mais au bout de ce mois-là le travail était bien achevé. Verhoven et sa femme avaient maigri de vingt-trois livres et demie à eux deux. Elle se dépêcha de mettre l’étude en style correct. Lui refit tous les dessins : il avait des idées très strictes sur ce qu’est un travail fini. Quand il eut posé son tire-ligne avec un grand soupir de soulagement, il dit à sa femme en rentrant du bureau : « C’est cet après-midi que je présente mon projet au patron. »

Les privations et le travail acharné des derniers temps avaient rendu Mme Verhoven extraordinairement pâle. Pourtant elle trouva le moyen de le devenir encore plus quand elle entendit ça. Son cœur se mit à battre à grands coups irréguliers et ses mains à trembler comme aux anciens jours de distribution des prix lorsqu’on annonçait : « Prix d’Excellence » pour sa classe.

Peut-être y avait-il parmi les causes de son émotion, un sentiment inconnu de Verhoven, une sorte de trouble de conscience auquel on songera en lisant la suite du récit. Mais rien ne permet d’avancer cela autrement que comme une supposition toute gratuite. Il y a des apparences de raisons pour et de solides arguments contre.

Toujours est-il qu’elle ne put rien manger et ne tint pas en place pendant le repas de son mari qui fut d’une extrême rapidité. Aussitôt après ils se mirent à feuilleter sans se lasser les pages du projet qu’ils connaissaient pourtant par cœur. Puis il partit au bureau après avoir promis de téléphoner, sans perdre une seconde, une seconde au tempérament, aux principes et aux goûts du patron.

Il a déjà été fait mention de la rapidité que mettait Verhoven à prendre n’importe quelle espèce de décision : il avait de la suite dans les idées, mais pour choisir telle ou telle détermination il était un peu écervelé. Avant d’entreprendre son grand travail, il n’avait pas songé une seconde au tempérament, aux goûts du patron.

Van der Gulst, directeur de la Sous-Section des Feux et Balises était ce qu’il est convenu d’appeler un homme sérieux. Quand il n’était encore qu’inspecteur, on lui avait demandé son avis sur les avantages qu’eût présenté le remplacement des bouées à cloche par des bouées à sirène. Il avait produit un rapport très estimé (on s’y réfère encore aujourd’hui) aux termes duquel les bouées à sirène présentaient, du point de vue de la sonorité, des avantages certains sur les bouées à cloche, mais des inconvénients non moins certains si on considérait la question du coût de l’entretien. En conséquence, il paraissait sage d’attendre que des perfectionnements eussent rendu cet entretien plus facile et moins onéreux, d’autant plus que les compagnies de navigation ne se plaignaient pas encore de la vétusté du matériel en service.

La promotion de Van der Gulst au poste de directeur avait suivi de peu l’expédition du rapport. Et depuis, on n’avait jamais eu à se plaindre de lui. Il n’allait pas à la messe et ne faisait pas de politique. Toujours vêtu d’une façon élégante il était à son bureau « de huit heure et demie à midi et de quatorze heures à dix-huit heures », il emportait chez lui des dossiers qu’il ramenait le lendemain matin. Il tenait bien son rang et avait toujours su entretenir des relations cordiales avec le directeur du port, les ingénieurs en chef des chantiers de constructions navales et, d’une manière générale, avec toutes les personnalités ecclésiastiques, civiles et militaires.

Ses bureaux, quai de la Forteresse, étaient admirablement tenus : il savait à merveille l’art de faire travailler les femmes de journée (ce qui faisait dire à Vandepitte, au cercle, qu’il avait de grands talents d’organisateur.)

Pour résumer, c’était exactement l’homme qu’il fallait à la Sous-Section des Feux et Balises : une bouée est quelque chose d’éminemment statique et représentatif.

Mais, pas plus à l’ultime minute qu’auparavant, Verhoven n’eut l’idée d’étudier le caractère du Monsieur à qui il allait demander d’apprécier le résultat de cinq mois de travail et de privations à deux.

Aussi est-ce plein d’assurance qu’il pénétra chez le patron à cinq heures du soir - c’est à ce moment-ci que l’histoire devient sombre. Il avait préparé un exposé oral. Van der Gulst ne lui laissa pas le temps d’en dire plus de trois mots. Dès qu’il vit vaguement de quoi il retournait : "Bon, passez-moi ça ; quand j’aurai une minute j’étudierai votre projet", et il sonna le garçon de bureau qui rangea le dossier après l’avoir immatriculé sous le numéro 321. Verhoven assista impassible à cette cérémonie funèbre ; il ne réalisait pas encore très bien son infortune. Mais quand le garçon fut sorti il comprit : « Mon cher Verhoven, je suis heureux d’être seul avec vous. Je dois vous signaler que j’ai relevé quelques erreurs dans votre comptabilité Peinture... quelques francs seulement, mais vous savez qu’une erreur de quelques francs n’est pas plus excusable qu’une erreur de quelques millions. Ça n’est qu’une question de colonne. Il faudra surveiller de plus près votre comptable. Ça n’est pas le temps qui vous manque, n’est-ce pas ? »

Il n’y avait rien à répondre à cela. D’ailleurs Verhoven n’éprouva pas le besoin de dire quoi que ce soit. Il se trouva comme une montre dont le ressort de balancier vient de sauter : elle se met à bourdonner et l’aiguille réalise ses vingt-quatre heures en moins d’une minute. Il s’inclina machinalement, prit dans le vestibule son feutre et son manteau et se précipita sur le quai. Il faisait noir, il faisait froid. Il y avait quantité d’étoiles dans le ciel très clair et un vent sec qui souffletait cruellement le visage. Mais ni le froid de décembre, ni le vent, ni l’obscurité n’arrêtèrent la course folle du mécanisme détraqué. Il ne sentait rien, n’entendait rien. Il ne voyait pas les bicyclettes des dockers qui revenaient du travail, cahotant sur le pavé, avec leurs lampes à carbure dont la lueur tremblotait aux secousses. Il les suivit néanmoins, comme chaque soir.

Seulement, en arrivant au pont tournant de l’écluse, il vit l’eau noire toute pailletée d’accents circonflexes dorés. Est-ce cette maudite couleur qui le fascina ? Au lieu de prendre le pont, sans peser le pour et le contre comme lorsqu’il s’était agi d’épouser la robe jonquille, il prit à droite et sauta dans le vide.

Je m’en suis toujours tenu à l’hypothèse de la folie. Naturellement chaque fois que je rapporte les faits, il se trouve dans le cercle de mes interlocuteurs, quelque personne astucieuse pour remarquer que j’en dis plus que je n’en sais, étant donné que je n’étais pas à côté de lui pour voir s’il était fou, au moment où il fit le pas.

Bien sûr que je n’y étais pas, mais croyez-vous qu’un Verhoven sain d’esprit aurait seulement été effleuré par l’idée du suicide en passant l’écluse ? Il aurait été bien trop pressé de rejoindre sa femme, non pour pleurer dans son corsage comme des esprits superficiels pourraient le penser, mais pour tonitruer sur la bêtise humaine en général et celle de Van der Gulst en particulier.

Ne dites pas que c’est mon amitié pour Verhoven qui me fait juger ainsi. L’église romaine fut de cet avis puisqu’elle autorisa les funérailles religieuses. C’est un fait notoire et nombreux sont ceux qui s’en souviennent. Un enterrement de suicidé, ça fait toujours plus de bruit qu’un autre. Mais ces considérations d’ordre général m’éloignent du sujet.

Au moment où s’accomplissait l’acte irrémédiable sur lequel je viens d’épiloguer, et c’est ici que vont sourire les incrédules, Van der Gulst recevait un coup de téléphone du directeur du port : « Je suis heureux de vous annoncer votre nomination de directeur à la Section Pilotage et Remorquage. C’est le petit Verhoven qui prend votre place. Félicitations à tous deux. » Van der Gulst fut étonné de la promotion de Verhoven car il n’avait rien fait pour cela. Il le fit appeler pour lui annoncer la nouvelle. On lui répondit qu’il était parti et il ne put s’empêcher de faire, devant le garçon de bureau, mais comme à part soi, une réflexion désobligeante sur les gens qui laissent le travail avant l’heure de fermeture.

Puis il pensa qu’il y avait quelque chose sous cette nomination. « Je connais bien le directeur et ses habituels procédés stratégiques » m’expliqua-t-il quand il me donna quelques jours plus tard sa version de l’histoire.

Il y avait probablement un vague fondement de vérité là dedans, quelque chose comme un lointain travail d’approche car, moins d’un an après le drame, Madame veuve Verhoven épousait sans enthousiasme semble-t-il, le directeur du port. Seule l’ex Mme Verhoven pourrait jeter un peu de lumière sur les côtés obscurs de cette histoire. Mais il n’est jamais venu à personne l’idée d’interviewer la femme du directeur du port sur le temps de sa jeunesse folle et, plus les ans s’ajoutant aux ans lui donnent de respectabilité, plus s’amincira le stock des chances que cela soit jamais. Il serait ridicule de prétendre exposer comment, dans son for intérieur, elle a pris les choses. En la matière, tout ce qu’un homme peut affirmer sans trop de chances d’erreur, c’est qu’il ne pouvait rien arriver de plus désastreux à la mémoire de ce pauvre Verhoven que cette promotion posthume, car elle rendait encore plus idiot et impardonnable le geste qu’il fit dans sa folie.

À en juger de l’extérieur, il semble bien que l’honorable et plantureuse épouse du directeur du port a complètement oublié le temps où elle traduisait de l’anglais et soulignait des descriptions de bouées, l’estomac creux et l’espérance au cœur. Quelqu’un tout à fait digne de foi, qui la connaissait bien et qui se souvient de l’histoire, parlant ces jours-ci à un petit cercle de personnes étagées sur les gradins qui mènent de l’honorabilité à la vénérabilité, affirmait qu’à la voir et à l’entendre actuellement, sensée comme elle est et pesant avec soin le pour et le contre, on ne peut pas réaliser qu’il s’agit de la même personne qui, entre le dix-neuvième et le vingtième anniversaire de sa naissance, « a fait une chose pareille ». Je crois que pour savoir vraiment ce qu’il en est, il faudrait exhumer de son casier le poussiéreux dossier « 321 » et le déposer sur la table de chevet de l’ex-Mme Verhoven, négligemment plié dans une certaine étroite robe jonquille démodée - qui, paraît-il, existe toujours - et puis se poster quelque part à l’affût.

Mais cela, jamais personne ne le fera. À quoi bon ? D’ailleurs ce serait un geste tout à fait déplacé.

[/R.VANBRUGGHE/]


Article mis à jour le 15 octobre 2019